Si proche, si loin. C’était seulement le 10 août, il y a exactement 130 jours, et pourtant cela semble être il y a encore un an. Dans une autre époque. Peut-être parce que les Jeux Olympiques n’étaient qu’une magnifique parenthèse dans une période très morose. Mais ce qu’il y a de bien avec les moments sportifs légendaires, c’est qu’il suffit d’une seconde pour s’immerger et revivre l’événement. Ressentez des émotions et retrouvez l’Arena Paris Sud aussi pleine que vibrante, au point de faire bouger ses immenses tribunes métalliques. Souvenez-vous de cette magnifique prestation d’une équipe de France masculine de volley-ball injouable en finale contre la Pologne (3-0). Souvenez-vous de cette incroyable défense d’Earvin Ngapeth d’une main, en plongeant, sur une attaque de Wilfredo Leon au milieu du troisième set, quelques points après la « spéciale » du joueur vedette des Bleus dos au filet pour jouer. contre le comptoir polonais.
« Deux matches parfaits pour conserver la médaille à domicile »
Il y a aussi et surtout ces deux bras levés du receveur-attaquant français lorsque le dernier service de Léon s’est terminé hors des limites du terrain pour offrir un piédestal aux Français et les emmener sur la plus haute marche du podium et ainsi permettre cette génération dorée à s’offrir une deuxième médaille du même métal qu’eux, après le sacre de Tokyo. « Nous sommes capables de touta rappelé Earvin Ngapeth, auteur de huit points en finale. Du pire au meilleur. Mais quand on est comme ça, on sait qu’on est très compliqué à jouer. Il y a des sourires. Cela va même au-delà de la finale des Jeux. On s’est dit : “Les gars, on s’amuse à vivre ce moment ensemble et après on verra.” » Le monde entier les a vus.
Le préparateur physique poitevin de l’équipe de France Laurent Lecina a en revanche été le seul à observer et accompagner l’actuel joueur de l’Alterna SPVB la veille, à 22h30, en salle de musculation. Pour activer un corps qui ne l’a pas laissé tranquille l’été dernier, et notamment un veau récalcitrant qui avait bien failli le priver d’une Ligue des nations également remportée par les Bleus.
Sans changer de discipline, Earvin Ngapeth s’est lancé dans un contre-la-montre afin de se soigner et gravir les marches une à une pour enfin atteindre le sommet de l’Olympe. Une deuxième fois. Après des batailles, en phase de poules, contre la Serbie (3-2), le Canada (3-0) et la Slovénie (2-3), puis en renversant l’Allemagne (3-2) et son « gros bras » Grözer en quart de finale. , puis en survolant la demi-finale face aux grands rivaux italiens (3-0), avec quinze points en jeu pour la star du volley français… et des larmes lorsque son attaque finale envoya voler les mains brisées de Romano.
Cheveux blonds peroxydés, comme lors des premières campagnes internationales disputées avec les jeunes équipes de France, Earvin Ngapeth est ensuite tombé à genoux, sans retenir ses émotions, sans rester trop longtemps sur le terrain non plus. « Je suis parti parce que sinon j’allais trop me plaindresourit celui qui allait être élu pour la deuxième fois meilleur joueur de compétition après Tokyo. Je rappe toujours. » Mais c’est une symphonie, orchestrée par le passeur poitevin Antoine Brizard, que les Bleus ont finalement joué lors de leurs deux derniers matches. « Deux matches parfaits pour conserver la médaille à domicile »a-t-il assuré. Devant leurs proches, leurs familles.
Sa mère Christine, son épouse, ses enfants, son petit frère Swan et son père Eric, aussi habile dans les tribunes que son fils sur le terrain pour se faufiler au premier rang, figuraient parmi les 12 000 spectateurs présents à la Paris Sud Arena. Pour voir leur Earvin “Combattez comme un lion”dit le premier, et entre un peu plus dans la légende. Avec ce statut de double champion olympique pour l’éternité…
A suivre : “Je portais la flamme”, “J’étais officiel dans des événements”, “J’étais bénévole”, “J’étais spectateur”.
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