News Day FR

que va-t-il se passer maintenant que Taha O., le suspect, a refusé son extradition vers la ?

Ce n’est pas le meilleur scénario pour la justice française. Taha O., principal suspect de la mort de Philippine, arrêté en Suisse trois jours après la découverte du corps de l’étudiant, a refusé son extradition vers la , mercredi 16 octobre, lors d’une audition devant un procureur de Genève.

Arrêté le 24 septembre dans le cadre d’un mandat d’arrêt émis par la justice française, le ressortissant marocain de 22 ans est depuis en détention provisoire en Suisse. A partir de cette date, la France disposait de 18 jours pour déposer une demande d’extradition auprès des autorités suisses. Mais cette demande d’extradition, formulée le 10 octobre, a été refusée par Taha O.

“Le but n’est pas de savoir si la personne est coupable ou non”

Il appartient désormais à l’Office fédéral de la justice (OFJ) en Suisse d’examiner son cas et de statuer. « Il examinera la régularité de la demande d’extradition présentée par la France, mais il ne s’intéressera pas au fond de l’affaire », explique au Parisien Me Avi Bitton, avocat au barreau de Paris. “Le but n’est pas de savoir si la personne est coupable ou non, mais de vérifier les motifs des extraditions”, ajoute Me Albert Habib, avocat pénaliste en Suisse.

«La justice suisse vérifiera que toutes les conditions légales sont respectées, à commencer par le respect des droits de l’homme dans le pays requérant. Nous accordons l’extradition de la même manière vers l’Afghanistan que vers la France”, complète Me Dylan Slama, avocat pénaliste au barreau de Paris.

Si la justice suisse juge que les raisons “sont politiques ou fiscales, qu’elles ne sont pas conformes à la Convention européenne des droits de l’homme ou que les faits ont déjà été jugés, notamment en Suisse”, elle peut refuser la demande d’extradition, explique Me Albert Habib.

« Mais cela ne veut pas dire que Taha O. sera libéré immédiatement », prévient Me Dylan Slama. “La France peut introduire un recours auprès des autorités suisses pour contester cette décision”, ajoute-t-il. Ce n’est que si cet appel est rejeté que le suspect pourra être libéré.

“La seule inconnue est le temps”

En effet, la justice suisse accorde une demande d’extradition «si au moins une des infractions qui vous sont reprochées est punissable et permet l’extradition tant en Suisse que dans l’Etat requérant», précise l’OFJ sur son site Internet. Si l’OFJ estime que Taha O. doit être extradé, ce dernier aura également la possibilité de faire appel dans un délai de huit jours “auprès de la Cour des plaintes du Tribunal pénal fédéral (TPF)”, explique Me Avi Bitton.

«Si le TPF rejette le recours, il ne pourra déposer un nouveau recours devant le Tribunal fédéral (TF), la plus haute juridiction suisse, que dans des cas particulièrement importants», poursuit-il, ajoutant que si le suspect utilise tous les recours possibles, «les autorités suisses la procédure pourrait prendre plusieurs mois ». Si ses recours sont rejetés, “l’extradition devient exécutoire et la personne est remise à l’Etat requérant”, poursuit Me Avi Bitton.

Mais pour beaucoup, l’extradition de Taha O. ne fait guère de doute : « La France obtiendra l’extradition. La seule inconnue, c’est le temps”, explique un magistrat au Parisien. « Les faits sont nuancés, il y a une bonne collaboration entre les deux pays, mais surtout une vigilance accrue sur ce dossier en raison de sa médiatisation », ajoute Me Dylan Slama. En cas de refus, la France aura toujours la possibilité de déposer une nouvelle demande d’extradition « comme ce fut le cas pour Salah Abdeslam qui a refusé », rappelle l’avocat.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :