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Que dit la résolution de l’ONU de 1947 ?

La création d’Israël controversée. Le 29 novembre 1947, l’assemblée générale de la nouvelle Organisation des Nations Unies (ONU) tient un vote historique : la partition de la Palestine en deux États, l’un juif et l’autre arabe. Mais rien ne se passera comme le prédit la résolution 181, adoptée de justesse avec notamment les « pour » venus des États-Unis, de l’URSS et de la . Appelée « partager la Palestine », que dit cette résolution qu’Emmanuel Macron a évoquée mardi en Conseil des ministres ?

La Grande-Bretagne doit quitter la Palestine

La première partie marque la fin du mandat donné à la Grande-Bretagne en 1922 par l’organisme international alors appelé Société des Nations. Après la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques n’étaient plus en mesure de contrôler la situation en Palestine, où vivaient 1,3 million d’Arabes et 600 000 Juifs.

Le génocide juif, l’entrée des États-Unis au Moyen-Orient, la création de la Ligue arabe et la pression exercée par des groupes armés clandestins sionistes ont changé la donne. Et le contexte est de plus en plus explosif.

L’attaque de l’hôtel King David, qui visait les bureaux des autorités britanniques à Jérusalem, fit 91 morts le 22 juillet 1946. Elle fut revendiquée par l’organisation extrémiste juive Irgoun, opposée au plan de partition, bien qu’à l’instar de la Ligue arabe.

L’évacuation des Britanniques “doit être achevée le plus tôt possible, et en tout cas au plus tard le 1er août 1948”, est écrit dans la résolution qui prévoit également la préservation des lieux saints et leur totale liberté d’accès. .

La partition du pays

La deuxième partie de la résolution établit les frontières. La Palestine est divisée en trois parties indépendantes. Un État juif de 14 000 km² qui comprend une bande allant du nord de la Galilée jusqu’au bord du lac de Tibériade avec le littoral central allant de Haïfa à Tel-Aviv et le désert du Néguev.

Les Palestiniens conservent, quant à eux, trois régions qui couvrent 11 500 km² : une en Galilée occidentale, la deuxième dans la bande de Gaza et la troisième en Cisjordanie. Dans la troisième partie de la résolution (la plus longue), le statut de Jérusalem est discuté. La ville et les localités environnantes doivent former un territoire sous un régime international spécial, administré par l’ONU.

La quatrième et dernière partie traite des « capitulations ». Cela signifie que les Etats qui ont, dans le passé, obtenu des « privilèges » en Palestine sont « invités à y renoncer » dans l’Etat arabe et dans l’Etat juif « dont la création est envisagée ».

Un plan qui s’effondre rapidement

Le plan indique également en détail les mesures à prendre pour l’indépendance dans des domaines tels que la citoyenneté, le droit de transit ou l’union économique. « L’État assurera à la minorité, arabe ou juive, un enseignement primaire et secondaire, dans leur langue, et conformément à leurs traditions culturelles », est-il par exemple écrit.

A peine le vote a-t-il eu lieu qu’une guerre civile éclate. Les pays arabes réclament toujours la création d’un « État palestinien unique, démocratique et indépendant ». Les mouvements sionistes rejettent également ce projet qui, à leurs yeux, ne va pas assez loin pour établir le Grand Israël de leurs rêves.

Le 14 mai 1948, David Ben Gourion proclame la création de l’État d’Israël, qui reste l’un des rares pays au monde sans constitution. Il est attaqué le lendemain par les pays arabes environnants. Le premier conflit israélo-arabe éclate. Un conflit appelé « guerre d’indépendance » en Israël. Au final, Israël a fini par occuper 78 % de la Palestine mandataire, obligeant environ 760 000 Palestiniens à prendre la route de l’exode. Un événement qualifié de « Nakba », grande catastrophe, par le monde arabe.

En 2002, un documentaire israélien faisait même état d’un massacre massif dans le port de pêche arabe de Tantura, dans la nuit du 22 au 23 mai 1948, par « la brigade Alexandroni », à partir des travaux d’un étudiant en histoire, Teddy Katz, en les années 1990. Son directeur, Aaron Schwartz, a dû fuir Israël, victime de menaces, selon l’association France Palestine Solidarité. La création d’Israël ne s’est pas produite par un simple vote.

 
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