News Day FR

La verrerie du Mans Grav’Or veut faire rayonner son savoir-faire à l’étranger

L’année 2024 s’annonce brillante pour Grav’Or. La miroiterie du Mans a obtenu le label « Atelier d’art de ». Elle a reconfiguré son site Internet et sa boutique en ligne pour être plus visible à l’étranger. Et livré ses premiers projets dans des hôtels en Turquie, où la PME réalise toujours un projet d’aménagement intérieur dans un duplex très haut de gamme. L’entreprise de vingt-deux salariés est spécialisée dans la gravure, le sablage et le laquage du verre pour créer des pièces sur mesure, industriellement ou à la main. Et son chiffre d’affaires 2024 devrait revenir à « un niveau proche de celui de 2019, entre 4 et 5 millions d’euros ».

Viser 20% d’exportations

« L’international ne représente aujourd’hui que 5 % de notre chiffre d’affaires. L’objectif à cinq ans est que cela représente 15 à 20 % », indique la responsable Isabelle Ratiskol. Des projets ont été menés à Singapour, à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin. Mais les cibles prioritaires sont Londres et Dubaï, aux Émirats arabes unis.
« Les Émirats arabes unis sont situés au carrefour entre l’Asie et les pays arabes, une région où ce qui se fait est étroitement surveillé. Nous nous tournons vers une décoration d’intérieur très haut de gamme, avec une recherche de savoir-faire français », commente Isabelle Ratiskol. Le dirigeant cible également la Turquie et les États-Unis, où l’entreprise est en train d’identifier les goûts, les styles et les habitudes de la clientèle locale. Le plus difficile est de mettre le pied dans la porte. « Il y a beaucoup d’observations entre les différents acteurs du petit monde du luxe. Une fois qu’on est présent dans un pays qui a de belles réalisations, il est plus facile de recevoir d’autres commandes », commente Isabelle Ratiskol.

Clients prestigieux

En France, la PME a des clients à Marseille, Lyon, Toulouse, Bordeaux, Lille, etc. Mais son activité est largement concentrée dans la Sarthe et plus significativement à Paris. Cela limite les risques liés au transport des pièces en verre. Grav’Or a déjà travaillé à l’aménagement de sièges sociaux (L’Oréal…), d’hôtels et de palaces, d’appartements de luxe, de boutiques de luxe pour lesquels l’entreprise peut démontrer son savoir-faire dans la composition de pièces en volumes, comme le verre. cloches. C’est le cas du joaillier Chaumet à Paris et de toutes les boutiques du couturier Marc-Antoine Barrois à Paris et à Londres.

>

L’atrium en verre bombé, gravé et laqué de l’Hôtel Villeroy à Paris. Une des réalisations qui font la fierté de Grav’Or et de son gérant. — Photo : Gravor

Grav’Or n’a « aucun partenariat », mais peut produire des séries. Ce fut le cas du merchandising officiel du 100ème anniversaire des 24 Heures du Mans. « Certaines pièces ont été gravées et façonnées à la main », présente fièrement Isabelle Ratiskol. La société produit également des plaques de finition de poignées de robinet en verre gravé pour le fabricant de robinets haut de gamme THG. « Ce sont nos plus petites pièces, avec un diamètre de 52 millimètres », précise le responsable. Les plus grands murs ou cloisons murales peuvent mesurer 3,5 mètres de haut sur 1,4 mètre de large avec une épaisseur de verre de 19 millimètres. Parmi les projets en cours, on retrouve également l’aménagement intérieur du dernier né de la série MSC Croisière de l’armateur italo-suisse sorti du chantier naval de Saint-Nazaire : le paquebot Asia de 330 mètres de long.

Quitter les bureaux

Isabelle Ratiskol a repris l’entreprise en 2014. La miroiterie était alors en redressement judiciaire et « ne travaillait que pour le tertiaire » rappelle le dirigeant. Cloisons et décorations murales sont toujours au catalogue, le secteur tertiaire représentant encore « 50 à 60 % de l’activité ». Mais l’un des premiers objectifs du repreneur a été d’élargir son vivier de clients potentiels pour trouver de nouveaux marchés, dans la décoration et le luxe. Pour ce faire, le gérant a recruté des compétences en dessin, création et travail manuel (bouchardage, gravure, découpe, peinture…). L’entreprise dépasse alors les 5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019. Remarqué, Grav’Or a été sélectionné pour le grand salon du Made in France en 2020 à l’Élysée.

Les clients en cuisine

Les conséquences de cette vitrine nationale ne se sont pas fait sentir. Le Covid s’est alors imposé à tout le monde. « Nous avons perdu 3 millions d’euros de chiffre d’affaires sur cette période. Mais nous en avons profité pour imaginer de nouvelles créations, avec de nouvelles matières naturelles », explique le gérant. La terre, la poudre de cacao, les épices, etc. donnent au verre des couleurs uniques.

Et ces produits sont très appréciés par un nouveau type de clientèle : les particuliers. « Les habitants du Mans, souvent pour une crédence », cite en exemple le chef d’entreprise. « Des produits qui séduisent également les entreprises pour leurs espaces cuisine », rapporte Isabelle Ratiskol. “Aujourd’hui, la manière de travailler, avec le télétravail notamment, fait qu’on livre moins de grands et beaux bureaux, mais les employeurs soignent leurs espaces collectifs : les salariés doivent s’y sentir bien.”

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :