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Le jour où Guy Drut a remporté l’or olympique à Montréal

Il n’a pas dormi au village olympique car son ami Michel Jazy lui avait prêté un appartement qu’il avait loué. Guy Drut se réveille vers 8h30 serein, détendu, il est même très surpris. Il lui reste deux courses à disputer, la première demi-finale à 17h50 et possiblement la finale à 22h50, heure canadienne. Il se réveille avec un petit-déjeuner français. Du café, du pain grillé, et pourtant il aime les œufs, il aime le bacon, mais pas aujourd’hui.

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Il est entouré de ses fidèles lieutenants, Raymond Dubois, Auguste Dehailly, Jean-Pierre Perrinelle, spécialiste du 400 m haies, et Yves Brouzet. Ils quittent l’appartement, il est 11 heures, entraînement léger avec stretching. Il est encore serein, il ne se rend peut-être pas encore compte qu’il est en demi-finale des Jeux Olympiques. Il part tranquillement au village entouré de ses amis, de ses entraîneurs, de son masseur. Il déjeune au restaurant du village olympique où il rencontre souvent plusieurs Français célèbres qui, comme lui, rêvent d’être champions olympiques : Michel Platini et Olivier Rouyer, les footballeurs, Jean-Paul Coche, le judoka.

Et toujours une immense sérénité lors du déjeuner, très léger. Petites grillades, pâtes au gruyère, son plaisir coupable. lors de la première course, il retrouve ses adversaires historiques, le Cubain Alejandro Casañas et l’Américain Willie Davenport. Il se qualifie, termine 3ème et, selon lui, difficilement. Et l’inquiétude s’empare de lui. Guy Drut doit jouer la finale à 22h50. Il a peur, il a peur de ne pas être à la hauteur, il a peur de décevoir la , il a peur de ne pas entendre La Marseillaise, il a peur de tout… Mais à 22h50, tout disparaît miraculeusement ; au moment où il est entré sur la piste, il avait décidé qu’il serait champion olympique. Lorsqu’il franchit la ligne d’arrivée, c’est la plus grande émotion de sa vie. Il est contrarié, il a gagné. Il pense à ses parents, il pense à sa ville d’Oignies, à ses amis. Il réalise le rêve d’une vie de sportif de haut niveau… Et les radios, les télévisions, la presse écrite, les photos, les contrôles antidopage, c’est le déluge.

Il s’y était préparé mais il ne pensait pas que ce serait si grave. Le bonheur, à l’intérieur, le bonheur d’avoir réussi un tel exploit, il ne le garde que pour lui. Il avait décidé, ce jour-là, de ne pas fumer. Son objectif… on peut le dire maintenant, il y a une prescription. Il fume sa première Gauloise avec le ministre de la Jeunesse et des Sports de l’époque, Pierre Mazeaud. Le soir, à la fête avec ses amis historiques, nous étions hors de contrôle. C’est sans aucun doute la plus belle nuit de ma vie.

Merci, mon gars. Nous pensons aussi à notre frère Maurice Decatoule, qui nous a tant donné. Pour mémoire, il a gardé son survêtement, il a gardé son maillot, le 315, et il m’a donné son short.

 
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