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La Mutualité Française, qui regroupe 41 mutuelles et couvre 19,9 millions de personnes, a annoncé une hausse significative de ses tarifs. Pour de nombreux Français, cette nouvelle augmentation pourrait être synonyme de renoncement à la mutuelle. Certains d’entre eux se sont confiés La Dépêche du Midi.
Le coût des mutuelles s’envole et ce sont les assurés qui en pâtissent. C’est ce que semblent penser la grande majorité des lecteurs ayant répondu à notre appel à témoignages sur le sujet. Quant à Jeanne en Tarn-et-Garonne qui a pris une décision radicale après des augmentations successives. « Nous sommes une famille de 7 personnes, avec des enfants majeurs encore à notre charge et plusieurs personnes handicapées dans la famille, nous avons du mal à terminer le mois », raconte-t-elle avant de préciser sa situation : « Il y a 2 ans, nous avons annulé notre complémentaire santé, après avoir constaté qu’elle nous coûtait bien plus cher que les remboursements reçus, et depuis nous nous « auto-mutualisons ». Jeanne a décidé de placer la somme préalablement allouée à la mutuelle sur un compte épargne, et quand vient le temps des dépenses de santé, « je prends le reliquat sur ce compte après remboursement ».
La peur de devoir « renoncer » à sa mutuelle
Une situation de « démutualisation » déjà constatée par de nombreuses personnes, comme Hélène qui habite la région toulousaine et qui confie « craindre le fait de devoir renoncer à sa mutuelle » après les annonces de la hausse. Cette augmentation constante depuis plusieurs années est devenue trop importante et a pris trop de place dans les budgets de nombreux ménages. Jusqu’au renoncement…
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Michèle a 62 ans et devra elle aussi prendre cette décision difficile dans les prochains mois. « Si je continue à payer ma mutuelle avec une majoration annuelle de 12 %, comme c’est le cas actuellement, je paierai bientôt plus de 2 450 euros de cotisations par an pour des remboursements médiocres, argumente-t-elle. Je vais donc annuler, tout simplement. Je suis à la retraite et je n’ai pas 12 % d’augmentation chaque année… », ajoute-t-elle, non sans ironie.
«Je vais réduire mon adhésion au minimum.»
Et si certains n’ont pas encore pris la décision de ne plus avoir de mutuelle, ils décident de couper considérablement dans le budget habituellement destiné à ce poste de dépense. « Je cotise 56 euros par mois pour une garantie mutuelle médiane, ce qui fait 672 euros par an », nous précise Eric, qui n’ira pas jusqu’à résilier. “Je vais réduire mon adhésion au minimum en ne conservant que la garantie d’hospitalisation et en payant certains médicaments et la part des honoraires du médecin si nécessaire.”
Même son de cloche pour Roland : « Nous avons choisi de souscrire une mutuelle uniquement pour l’hospitalisation. Nous préférons payer les 30 % restants plutôt que de payer un tarif exorbitant », explique ce jeune retraité. « On a la chance d’être en bonne santé et les rares fois où on va chez le médecin, on s’occupe du reste. Nous fonctionnons ainsi depuis plus de 5 ans et après avoir fait le calcul, nous sommes en train de gagner. de moins en moins remboursés et que les dépassements d’honoraires ne sont parfois pas couverts.
« Ils n’ont de mutuelle que de nom !
Autre technique adoptée par Georges : « Chaque année, je cherche une assurance maladie moins chère et je résilie la précédente ». Mais il reconnaît que cela devient « ennuyeux ». D’autres n’hésitent pas à qualifier cela de « véritable arnaque », comme Christian du Gers. « Ils n’ont de mutuelles que de nom ! Les prix augmentent chaque année et ils continuent à faire de la publicité dans les médias au lieu de réduire nos cotisations », déplore un homme qui a fait les comptes et n’hésite pas à parler de « vol évident ». « Pour ma part, je viens de résilier mon contrat à 2 400 euros par an à deux. Sur les 5 dernières années, nous avons dépensé 10 500 euros et coûté 2 500 euros à la mutuelle.