Le naufrage du cargo russe Ursa Major en Méditerranée est dû à une “attaque terroriste”, a indiqué mercredi la société propriétaire du navire, qui dépend du ministère russe de la Défense, sans appuyer ses propos.
La société Oboronloguistika a déclaré dans un communiqué, cité par les agences d’État russes, qu’elle “estime qu’une attaque terroriste ciblée a été menée le 23 décembre 2024 contre le navire Ursa Major”, sans indiquer qui a pu l’exécuter. perpétré, ni pourquoi. “Trois explosions consécutives” ont eu lieu dans le navire avant que l’eau n’y pénètre, a-t-elle ajouté.
Sanctions américaines
Deux marins sont toujours portés disparus, tandis que quatorze ont été secourus et emmenés vers le port espagnol de Carthagène. Selon les services espagnols de secours en mer, la Grande Ourse a « lancé un appel d’alerte » dans la nuit de lundi à mardi, à environ 105 km des côtes de la ville espagnole d’Almeria, sur fond de « mauvaises conditions météorologiques ». »
Le cargo est le plus grand navire de la société Oboronloguistika, qui dépend du ministère russe de la Défense et fournit également des services de transport et de logistique civils.
L’Ursa Major et sa compagnie propriétaire ont été placées sous sanctions américaines en mai 2022, après le début de l’assaut russe en Ukraine, selon un communiqué du département d’Etat.
Quelle destination finale ?
Des questions demeurent quant à la destination de cet énorme navire et à la raison de son voyage. Selon Oboronloguistika, Ursa Major transportait des grues portuaires et des panneaux d’écoutille pour brise-glaces vers Vladivostok. Des conteneurs avaient également été placés sur son pont inférieur comme « poids mort » afin « d’assurer la stabilité du bateau », précise la compagnie dans un communiqué.
Les responsables espagnols des secours en mer, citant les récits des survivants, ont déclaré que le bateau transportait des conteneurs vides dans la cale et deux grues sur le pont. Le cargo a quitté la ville de Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie) le 11 décembre et devait arriver à Vladivostok le 22 janvier, selon le site MarineTraffic.com.
Les renseignements militaires ukrainiens (GUR) ont néanmoins affirmé lundi, avant le naufrage du navire, qu’un cargo russe baptisé Sparta avait rencontré un problème technique au large du Portugal.
Syrie
La Grande Ourse s’appelait autrefois Sparte III, selon le site Oboronloguistika. Les informations ukrainiennes n’ont cependant pas été confirmées et il pourrait s’agir de deux navires différents, car Oboronloguistika possède également un autre bateau nommé Sparta.
Le cargo Sparta mentionné par les renseignements ukrainiens se dirigeait vers la Syrie afin d’évacuer « des armes et du matériel », selon le GUR. Moscou dispose de deux bases militaires en Syrie, la base navale de Tartous et l’aérodrome militaire de Hmeimim. Ces infrastructures sont essentielles car elles permettent à la Russie de mener des opérations au Moyen-Orient, dans le bassin méditerranéen et jusqu’en Afrique.
Coup dur pour les ambitions russes
La fuite de Bachar al-Assad, renversé en décembre et réfugié à Moscou, a porté un coup dur aux ambitions russes, d’autant qu’elle illustre aussi l’affaiblissement de son allié régional, l’Iran. Le sort des bases russes en Syrie reste depuis toujours en suspens. .
Le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, a indiqué lundi que Moscou était en contact avec les nouvelles autorités syriennes, « notamment au niveau militaire ». » « Beaucoup de choses ne sont pas encore claires », a-t-il déclaré aux journalistes.
Les renseignements militaires ukrainiens ont affirmé que la Russie avait « commencé à transporter par voie maritime une partie de ses armes et équipements du port de Tartous vers la Libye ».