Par Le Figaro avec AFP
Publié
24 décembre à 6h56,
mis à jour 24 décembre à 12h02
Ces manifestations ont éclaté après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant des combattants cagoulés incendiant le sapin de Noël dans la ville à majorité chrétienne orthodoxe de Souqaylabiya, près de Hama.
Plusieurs manifestations ont éclaté mardi dans les quartiers chrétiens de Damas pour protester contre l’incendie d’un sapin de Noël près de Hama, dans le centre de la Syrie, a constaté un journaliste de l’AFP. « Nous exigeons les droits des chrétiens »» ont scandé les manifestants alors qu’ils défilaient dans les rues de Damas, en direction du siège du Patriarcat orthodoxe à Bab Charqi.
Affluent spontanément de différents quartiers, ils se sont rassemblés pour exprimer leur mécontentement et leurs craintes plus de deux semaines après la prise du pouvoir par une coalition armée dirigée par des islamistes qui a renversé Bachar al-Assad. Le président déchu se posait en protecteur des minorités dans un pays à majorité sunnite.
« Nous descendons parce qu’il y a beaucoup de sectarisme, d’injustice contre les chrétiens, sous couvert de « cas isolés » »Georges a déclaré à l’AFP. « Si nous ne pouvons pas vivre notre foi chrétienne dans notre pays, comme c’était le cas, alors nous n’avons plus notre place ici »il a ajouté. Certains d’entre eux portaient des croix de bois, d’autres arboraient le drapeau trois étoiles de l’indépendance syrienne, adopté par les nouvelles autorités.
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Combattants étrangers d’un groupe jihadiste
Ces manifestations ont éclaté après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant des combattants cagoulés incendiant le sapin de Noël dans la ville à majorité chrétienne orthodoxe de Souqaylabiya, près de Hama. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les combattants étaient des étrangers du groupe jihadiste Ansar al-tawhid.
Dans une autre vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, un chef religieux du groupe islamiste radical au pouvoir Hayat Tahrir al-Sham (HTS) s’adresse aux résidents locaux, affirmant que les auteurs de cet acte n’étaient pas “pas syrien” et leur promettant qu’ils seraient punis. « L’arbre sera restauré et éclairé d’ici demain matin »a-t-il assuré, aux côtés des prêtres et sous les acclamations des habitants qui scandaient des slogans chrétiens.
Unifier un pays fragmenté par des années de guerre sanglante et où existent de nombreuses factions aux allégeances divergentes et de nombreuses minorités religieuses reste un défi pour HTS. Cette ancienne branche d’Al-Qaïda, qui affirme avoir renoncé au jihadisme et adopté un discours plus modéré, se sait scrutée sur la manière dont elle traitera les minorités chrétiennes, alaouites et kurdes notamment. HTS se retrouve néanmoins confronté à la présence de nombreux combattants étrangers, originaires pour la plupart d’Asie centrale, qui avaient rejoint ses rangs ou ceux d’autres factions islamistes et jihadistes lors du conflit d’après 2011 et continuent de constituer un défi majeur pour l’organisation.