C’est un bazar en plein air. Les trottoirs de la capitale ont été investis par les vendeurs ambulants qui reviennent en force, avec le soutien des nouveaux élus.
-Eshan Juman annonce des « shopping nocturnes » chaque week-end dans la capitale
En fin d’année, les rues de Port Louis sont envahies par la foule venue faire ses courses. Mais cette année, quelque chose a changé : les vendeurs ambulants reviennent en force, à la grande joie des uns et à la frustration des autres.
Au coeur de cette frénésie, le célèbre “course de bazar” prend vie. Les vendeurs ambulants ont investi les trottoirs et les rues, installant leurs étals les uns sur les autres pour maximiser leur espace de vente ainsi que les immenses parapluies. Fruits, légumes, décorations de Noël, vêtements, tapis, jouets : tout est là pour satisfaire les envies des visiteurs. « Choisissez Gete »scander ce dernier. Port Louis a retrouvé ses couleurs, son trafic et son désordre d’antan. Ismaël, vendeur de pantalons, est ravi de cette nouvelle animation retrouvée. Il déposait ses marchandises dans un panier à terre et les clients affluaient chez lui. « Ça m’a tellement manqué de regarder Port Louis comme ça. Remplissez partout. Les gens vont et viennent. Merci aux ministres et députés Eshan Juman, Adil Ameer Meea, Shakeel Mohamed qui nous permettent de vivre. Un sentiment partagé par Brian, vendeur de vêtements, qui constate une nette amélioration de ses ventes. « Cette année, nous pourrons passer de bonnes vacances. La vente se passe très bien.
Les commerçants crient au scandale
Si l’ambiance festive ravit les vendeurs ambulants, elle laisse un goût amer aux commerçants, qui disent payer toutes sortes de taxes alors que les passages qui y mènent sont bloqués. Pour eux, l’implantation massive de vendeurs ambulants représente une concurrence qu’ils jugent déloyale. Wassim, propriétaire d’un magasin de souvenirs, explique : « On trace, on achète en grande quantité pour revendre. Nous vendons des vêtements de marque à Rs 800, mais les commerçants devant le magasin les vendent à Rs 300. Nous n’avons pas de clients. Comme lui, de nombreux commerçants dénoncent cette situation qui affecte directement leur chiffre d’affaires, alors qu’ils doivent supporter des loyers élevés et investir en grande quantité pour leurs stocks.
Interrogé à ce sujet, le député de la région, Eshan Juman, a exprimé sa satisfaction de voir les rues de Port-Louis animées. « Nous venons de gagner les élections et nous permettons aux commerçants de travailler et de respirer un peu. Mais pour décembre, tous les travailleurs gagnent leur vie, mais il faudra revoir tout cela plus tard.»
Il reconnaît cependant qu’un meilleur contrôle est nécessaire pour empêcher les vendeurs ambulants d’empiéter sur les espaces dédiés aux commerces, tout en assurant la sécurité des piétons et des automobilistes, nombreux dans la capitale.
Eshan Juman voit plus loin. Son ambition pour Port Louis est de « transformer la capitale en un centre d’attraction nocturne, avec des initiatives telles que le shopping nocturne tous les week-ends, accompagnées d’éléments culturels et festifs comme la street food et le street art ». *
« L’idée est de faire vivre Port-Louis le soir. Cela encouragera le tourisme et dynamisera le secteur. Une réunion avec les associations de commerçants, de vendeurs ambulants et les forces de l’ordre est prévue cette semaine pour trouver des solutions viables et faciliter la cohabitation entre les différents acteurs qui animent avec frénésie Port-Louis.