Au lycée Chevalier-d’Éon de Tonnerre, la veille des vacances de Noël est singulière. Il s’agit de celui du « Lycée fait son spectacle », qui a connu vendredi sa seizième édition. Un moment festif et fédérateur attendu par les étudiants, les enseignants et l’ensemble des personnels, préparé tout au long du premier quadrimestre.
Par classe, par groupe, par langue, ou par affinité, chacun monte sur scène et présente une chanson, un morceau de musique. L’ambiance monte très vite. Les chansons sont couvertes par la pièce à pleins poumons. On siffle, on applaudit. On s’amuse.
Sous un autre visage
Les élèves affichent d’autres compétences que purement académiques, on découvre les professeurs sous un autre visage, parfois même lors des répétitions au conservatoire ou en internat.
« On se sent plus proche d’eux, car sur scène, on se retrouve dans le même combat », raconte un étudiant musicien. « On découvre des élèves habituellement très timides et qui se dévoilent sur scène avec une guitare », constate un professeur d’éducation physique. Chef d’orchestre de l’événement depuis plusieurs années, Jean-Michel Nourry, professeur de BTS en sciences de l’ingénieur, a succédé à Christine Deschamps, professeur d’espagnol qui a lancé ce spectacle. Elle s’est inspirée des « talent shows » qu’elle a découverts dans un lycée aux États-Unis.
« C’est une grosse organisation avec une logistique importante, mais les élèves sont toujours hypermotivés », assure l’enseignant. On sent une dynamique particulièrement positive, avec une vraie mixité puisque plusieurs élèves sont au conservatoire et heureux d’accompagner leurs camarades et de monter sur scène. Nous avons même d’anciens étudiants musiciens qui reviennent pour l’occasion et des musiciens extérieurs qui nous rejoignent. » En fait, la qualité des services continue de s’améliorer.
Manifestations d’intérêt
«C’est beaucoup d’émotion. » Arrivée en septembre, la directrice Maud Kisserli-Boré a vécu son premier « Le Lycée fait son show ». « Je n’ai jamais vu un projet aussi fédérateur, d’une telle ampleur au niveau scolaire, dans une ambiance aussi bon enfant », a-t-elle confié. On découvre les compétences de certains étudiants. C’est impressionnant. »
La réputation de ce rendez-vous annuel unique a transcendé les frontières du territoire et même de l’académie. Vendredi, Jean Aussedat, proviseur du lycée Gabriel-Voisin de Troyes, a fait le déplacement avec l’idée de ramener un tel projet dans son établissement, ou du moins de s’en inspirer. «C’est vraiment formidable de voir un tel enthousiasme et une telle cohésion au sein d’un lycée», dit-il, convaincu.