Arrêtez les conducteurs drogués ou excessivement ivres avant qu’ils ne commettent quelque chose d’irréparable. C’est l’objectif d’un test, qualifié par ses promoteurs de « première mondiale », qui se déroule actuellement dans deux comtés d’Angleterre, le Devon et les Cornouailles, rapporte la BBC. Cette expérimentation s’appuie sur des caméras, dotées d’intelligence artificielle (IA), positionnées en surplomb de la route, au bout d’un bras métallique, et qui sont censées détecter des comportements anormaux.
« La technologie surveille plusieurs attributs, par exemple la manière dont une voiture se déplace sur la route. Si le véhicule ne se comporte pas comme prévu, le système peut le signaler et une équipe d’interception, plus loin sur la route, peut arrêter le conducteur pour une enquête plus approfondie”, explique à nos confrères de Top Gear Geoff Collins, directeur général d’Acusensus, la société australienne qui fabrique l’appareil photo. L’enquête peut inclure un test d’alcoolémie et de drogues.
Aidez la police
Le projet vise à aider les forces de police qui « ne peuvent pas être partout », explique le commissaire Simon Jenkinson, dont l’équipe surveille les 14 000 kilomètres de routes des deux comtés. L’expérimentation doit permettre d’ajuster le système et de trouver « un équilibre raisonnable entre signaler tout le monde et arrêter une voiture sur 10 000 », précise le patron d’Acusensus, dont la technologie est déjà utilisée. , depuis cette année, pour aider la police britannique à repérer les conducteurs qui utilisent un téléphone portable au volant ou qui ne bouclent pas leur ceinture de sécurité.
Une telle innovation pourrait-elle avoir lieu en France ? Tout dépendra du futur gouvernement. Le précédent, sous Michel Barnier, avait inscrit, dans son budget 2025, l’objectif d’ajouter des fonctionnalités d’IA à « plusieurs centaines » de radars automatiques existants, afin de détecter davantage d’infractions. Mais le document mis en avant par France Info fin octobre ne mentionnait pas la détection de comportements alcooliques.
En France, « pas de décision politique » sur l’usage de l’IA
Contacté par Le Télégramme, un porte-parole de la Sécurité routière assure que « les nouvelles capacités offertes aujourd’hui par l’intelligence artificielle permettent de mieux envisager techniquement la détection et le signalement automatiques d’infractions comme le téléphone tenu à la main, le non-port de la ceinture de sécurité ou le même sans respecter les distances de sécurité. Mais elle rappelle que « toutefois, aucune décision politique n’a été prise pour entamer une procédure d’approbation ou pour envisager des déploiements. Ce type de décision est le plus souvent pris dans le cadre d’un comité interministériel de sécurité routière. Un comité similaire s’est réuni en juillet 2023, présidé par Élisabeth Borne, et le précédent en 2018.
Délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, Pierre Chasseray s’est dit favorable à l’expérimentation de caméras IA pour identifier “la consommation d’alcool et de stupéfiants, responsables d’un accident mortel sur deux”, sur l’antenne Sud Radio. Son association est en revanche beaucoup plus critique à l’égard d’autres usages, comme la détection des distances de sécurité et le principe de verbalisation automatique : ils « n’ont pas de réels enjeux en matière de sécurité routière » et « ne permettent pas seulement de plus grandes conséquences financières ». intérêts », fait-elle valoir dans un communiqué.