Cadeau de Noël anticipé ou surclassement mérité ? Ce dimanche, les médecins libéraux – généralistes et spécialistes – vont augmenter leurs tarifs. Une mesure obtenue en juin dernier, lors de négociations houleuses entre les syndicats de médecins libéraux et la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam).
Ainsi, à partir de dimanche, la consultation d’un médecin généraliste (contracté secteur 1) passera de 26,50 € à 30 €. Il en va de même pour le prix des consultations chez les psychiatres, dont les tarifs augmentent à 55 € (contre 51,70 €), les pédiatres, les dermatologues, les neurologues, les gynécologues, etc. Et ce n’est pas tout : les tarifs des médecins spécialistes devraient encore augmenter en Juillet 2025.
Coût indirect pour les Français
Une augmentation qui devrait, dans un premier -, être indolore pour le portefeuille des patients. En plus des frais restants de 2 € que le patient devait déjà payer lors de chaque consultation chez son médecin généraliste, l’Assurance Maladie continuera à prendre en charge 70 % des frais et la complémentaire santé – pour ceux qui en disposent – les 30 % restants. .
Sauf qu’indirectement, quand l’Assurance maladie dépense plus d’argent pour rembourser les consultations, in fine…Ce sont les Français qui paient. Au total, l’ensemble des mesures négociées entre les syndicats et la Cnam devraient coûter 1,6 milliard d’euros d’ici 2029.
Même calcul pour les complémentaires santé qui répercuteront cette hausse tarifaire sur leurs adhérents. Selon les chiffres révélés mercredi par la Mutualité française, la hausse des tarifs des mutuelles atteindra en moyenne 6% en 2025.
«L’objectif [de cette hausse des tarifs] est de rendre la médecine de ville plus attractive pour les médecins généralistes et ces spécialistes et ainsi redynamiser l’installation de cabinets, maillon local essentiel pour notre système de santé et pour la vie quotidienne des assurés”, explique la Cnam qui rappelle qu’un million de consultations de médecins généralistes prennent place chaque jour.
“Cette augmentation n’est pas suffisante”
“Cette augmentation est une bonne chose, elle stabilise le pouvoir d’achat des médecins qui s’était érodé au fil des années”, reconnaît Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint du syndicat MG France, qui regrette cependant que la hausse des prix ne ne pas autoriser le recrutement de secrétaire médicale. « Pour améliorer l’attractivité, il faut améliorer les conditions de travail : la charge mentale, les 60 heures hebdomadaires… tous ces critères qui, aujourd’hui, font fuir les jeunes », insiste le syndicaliste, lui-même médecin généraliste en Haute-Vienne.
“Cette augmentation n’est pas suffisante pour rendre nos métiers attractifs, elle ne couvre même pas l’inflation”, rétorque Avenir-Spé, le syndicat des médecins spécialistes, qui rappelle que “les tarifs n’avaient pas augmenté depuis longtemps alors que “beaucoup d’efforts ont été déployés”. est exigé des médecins.
Une amélioration des conditions qui permettra aux praticiens de consacrer plus de - à chaque patient ? « Honnêtement, non, ça ne va rien changer à ce niveau-là. “Et cela ne résout pas le problème de la pénurie de médecins”, ajoute la direction de la communication d’Avenir-Spé. Sur Doctolib, certains médecins proposent des créneaux de réservation toutes les 12 minutes. - de consultation insuffisant, tant pour le médecin que pour le patient.