Quelques heures après l’attaque à la voiture bélier sur le marché de Noël de Magdebourg, les motivations du suspect restent particulièrement obscures, estiment les autorités allemandes. Le bilan humain continue de s’alourdir, avec cinq morts et des dizaines de blessés. Si l’attentat n’est pas sans rappeler celui de Berlin en 2016, il est difficile pour l’instant de profiler le suspect.
Quelques heures après l’attaque à la voiture bélier sur un marché de Noël de la ville de Magdebourg en Allemagne, les motivations du suspect restent floues. Ce vendredi soir, un automobiliste a foncé avec sa voiture dans la foule, tuant au moins cinq personnes et en blessant 200, soulignent les autorités locales dans un dernier bilan.
La suite après cette annonce
La suite après cette annonce
Ce qu’il faut retenir
- Au moins cinq personnes sont mortes dans l’attaque à la voiture-bélier sur le marché de Magdebourg. 200 autres personnes ont été blessées
- Les motivations du principal suspect restent floues. Le ministère allemand de l’Intérieur déclare que cet homme est « islamophobe »
- Olaf Scholz promet d’agir contre “ceux qui veulent semer la haine”
“Tout le monde était alors allongé par terre.”
“Ce qui s’est passé aujourd’hui affecte beaucoup de gens, cela nous affecte beaucoup”, a déclaré à l’AFP Fael Kelion, un Camerounais de 27 ans vivant dans la ville. Vers 19 heures (18 heures GMT), une puissante voiture s’est brusquement engouffrée dans les allées du marché de Noël local, fauchant un à un les badauds sur son passage sur 400 mètres. Bilan encore provisoire de ce carnage : 5 morts, dont un enfant, et plus de 200 blessés, dont une quinzaine grièvement, a annoncé le ministre-président de la région de Saxe-Anhalt, Reiner Haseloff.
« Nous avons vu le toit de la voiture, puis c’est arrivé. Tout le monde gisait alors par terre, des enfants, des hommes, des blessés avec des fractures ouvertes, c’est inimaginable”, a déclaré un témoin à la chaîne de télévision Welt TV.
La suite après cette annonce
La suite après cette annonce
« C’est terrible, il y avait un cadavre à côté de moi tout ce -. Je pensais que j’allais juste au marché de Noël et une telle chose arrive. Le monde est malade», a ajouté son partenaire. L’attentat est survenu huit ans quasiment jour pour jour après un acte similaire commis sur un marché de Noël de Berlin, alors que l’Allemagne, en pleine campagne électorale, est en alerte contre des risques d’attentats.
Un attentat huit ans après celui de Berlin
Pour les autorités, la date n’est pas une coïncidence et a été choisie délibérément. Mais personne n’a immédiatement conclu qu’il s’agissait, comme à Berlin en 2016, d’un attentat islamiste. Car le profil de l’auteur présumé, présenté dans les médias allemands comme Taleb A., arrêté à bord de la voiture bélier, intrigue.
La suite après cette annonce
La suite après cette annonce
Vivant en Allemagne depuis 2006, médecin exerçant dans la ville de Bernburg, près de Magdebourg et bénéficiant du statut de réfugié, il n’était pas du tout connu pour ses sympathies pour le mouvement djihadiste. Au contraire, ses prises de position fréquentes sur les réseaux sociaux dressent le portrait d’un homme se sentant persécuté, ayant rompu avec l’islam et dénonçant au contraire les « dangers » d’une islamisation de l’Allemagne.
Certains médias attribuent même des liens à l’extrême droite allemande. En tout cas, il était connu dans la communauté des immigrés saoudiens en Allemagne et aidait les demandeurs d’asile, notamment les femmes. “Les motivations restent mystérieuses, une origine islamiste semble exclue”, juge l’hebdomadaire Der Spiegel.
La suite après cette annonce
Devant les journalistes, la ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser a assuré que l’auteur présumé est « islamophobe ». Interrogée sur les motivations du suspect, elle a déclaré que « la seule chose » qu’elle a pu confirmer « c’est qu’il est islamophobe » au vu de ses positions connues.
Scholz promet d’agir contre « ceux qui veulent semer la haine »
Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est engagé samedi à “agir contre ceux qui veulent semer la haine”, appelant le pays à “se serrer les coudes” après l’attaque meurtrière qui a conduit à l’arrestation d’un suspect initial saoudien.
“Il est important en tant que pays de rester unis, de se serrer les coudes et de se parler”, a déclaré la chancelière sur les lieux du drame, assurant : “nous ne laisserons pas passer ceux qui veulent semer la haine”. .
Un élan de solidarité internationale
L’extrême droite allemande s’est néanmoins emparée de ce sujet à l’approche des élections législatives allemandes anticipées du 23 février, où la question de l’immigration jouera un rôle important, après plusieurs attentats commis ces derniers mois par des inconnus.
« Quand cette folie prendra-t-elle fin ? a écrit sur le réseau X la coprésidente de l’AfD Alice Weidel, dont le parti est crédité de la deuxième place dans les sondages, à près de 20 %. Le parti se place derrière les conservateurs, qui réclament eux aussi un resserrement de la vis sur l’accueil des réfugiés, mais devant les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz.
Pour Fael Kelion, cela ne fait aucun doute. “Je pense que puisque (le suspect) est étranger, la population va être mécontente, moins accueillante”, dit-il. Plusieurs capitales ont exprimé leur « choc », comme Rome, Madrid et Washington, les États-Unis se disant prêts à « apporter leur aide ».
Le président français Emmanuel Macron et son nouveau Premier ministre François Bayrou ont exprimé la « solidarité » de la France. L’Arabie saoudite, pays d’origine du suspect, a condamné l’attaque et affirmé son « rejet de la violence ».