Ils sont 39, dont deux couples polygames, à se dire oui devant les autorités civiles de la commune de Saaba à Ouagadougou. Ce mariage collectif a été organisé, le jeudi 19 décembre 2024, par l’association Soutien aux enfants et femmes vulnérables, présidée par Pauline Nana née Nana.
Ce mariage collectif a été parrainé par la présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Gonta Alida Henriette Da, et Idrissa Nassa, président du Conseil national du patronat burkinabè comme co-parrain. Après cette célébration, chaque couple est reparti avec deux sacs de riz de 50 kg et une bouteille de gaz.
« Mon association est une association qui œuvre pour le développement des enfants, des femmes et de tous. Etant dans la lutte contre les violences basées sur le genre, j’ai décidé d’accompagner les couples dans la régularisation de leur situation », raconte la présidente de l’association Soutien aux enfants et femmes vulnérables, Pauline Nana. A l’entendre parler, cette initiative est partie du fait que les gens veulent régulariser leur situation mais n’y parviennent pas faute de moyens. « J’ai donc pris l’initiative de les aider et, avec la bonne volonté, nous avons appelé tous ceux qui étaient intéressés à participer », explique Mme Nana.
Selon elle, la marraine passait tout son - à donner des conseils aux mariés avant le mariage, car elle est conseillère conjugale. Et elle exhorte tous les couples à rester unis pour que ce mariage soit un modèle pour toute la commune de Saaba et tout le Burkina Faso, car selon elle, l’incompréhension dans un couple est une souffrance pour l’ensemble de la société.
« Nous avons remarqué que lorsque le couple ne repose pas sur un lien conjugal, ils subissent davantage de violences. C’est face à ce triste constat de Violences Basées sur le Genre (VBG) que cette femme a osé organiser ce mariage collectif. Beaucoup veulent se marier, mais ils n’en ont pas les moyens et ils ont aussi peur des aspects festifs, alors elle se dit : pourquoi ne pas organiser un mariage collectif pour permettre à tous ces gens d’être unis par un mariage légal ? Et lorsqu’elle s’est approchée de moi, en défenseur des droits de l’homme et protectrice des familles, je n’ai pas hésité à accompagner cette dame », déclare la présidente du CNDH, Gonta Alida Henriette, marraine de la cérémonie. Elle explique que c’est une manière pour elle de contribuer à la lutte contre le terrorisme. « Si un père conscient est lié par un mariage légal et assume ses responsabilités de père, nous ne verrons pas une mère fatiguée des dépenses du ménage et aller rejoindre les terroristes pour s’enrichir. C’est dans le but de soutenir le président Ibrahim Traoré dans cette lutte contre le terrorisme que nous, défenseurs des droits humains, avons souhaité organiser ce mariage sous le thème : Pour une meilleure protection de nos familles, soyons unis par les liens du mariage ». Elle a salué toutes les personnes qui souhaitaient accompagner le mariage, comme Idrissa Nassa, Vivo Energie, Coca Cola, l’association Mère Theresa.
« Je suis polygame, j’ai trois femmes. J’avais contracté un mariage légal avec ma première épouse, il y a 12 ans, et je n’ai pas hésité à saisir l’occasion en amenant mes deux autres épouses devant le maire pour le mariage lorsque Madame Nana a appelé tous ceux qui étaient intéressés par le mariage civil. Je suis très heureuse et je tiens à remercier du fond du cœur Mme Nana et la marraine qui ont décidé d’accompagner ce mariage. Je salue également Idrissa Nassa, Président Directeur Général de Coris Banque qui n’a pas hésité à accompagner notre marraine. J’exhorte tous les hommes à se marier civilement, car nous savons tous que cela est rentable et garantit un foyer. Et je profite aussi de cette occasion pour dire aux femmes de respecter leur mari afin d’avoir des enfants bénis », a déclaré Basm Yam Naaba Tigré de Saaba, une jeune mariée.
Rachidatou Démé (intern)
Lefaso.net
