L’incendie n’est pas passé inaperçu dans la petite commune de Sonzay (Indre-et-Loire). Il était 20 heures, le dimanche 15 décembre 2024, lorsque des passants – un père et son fils – ont remarqué que deux voitures garées étaient en feu dans un parking.
Alors qu’il venait d’alerter les pompiers, l’adolescent a remarqué la présence d’un homme, accroupi près d’un troisième véhicule, sur lequel des boules de papier avaient été éparpillées sur le capot, prêtes à être incendiées.
Son comportement suspect les intrigue immédiatement. Alors que l’étranger fait semblant de s’éloigner, ils le suivent. Tous deux ont reçu des coups en tentant de le maîtriser, afin de le présenter aux gendarmes, mais leur ont également porté des coups. Finalement, ils décident de le prendre en photo et de le laisser partir.
Un prévenu connu pour de précédents incendies
Johan L., 35 ans, est déjà connu pour des incendies, notamment celui de l’église de Sonzay en 2011. «C’était il y a plus de dix ans. écarte son avocat, Me Audrey Chefneux, lors de l’audience de comparution immédiate du 20 décembre 2024. Je suis prêt à prendre des raccourcis, mais ce n’est pas légal. »
Interrogé sur sa présence sur les lieux de l’incendie, le trentenaire a expliqué qu’il cherchait son chien. « Un animal n’a aucune raison de passer sous un véhicule en feu »s’agace le vice-procureur, Éric Raygasse, qui requiert deux ans d’emprisonnement dont six mois avec sursis probatoire de deux ans.
Des véhicules incendiés déjà endommagés en mars
Le casier judiciaire du prévenu ne plaide pas en sa faveur. Johan L. a déjà été condamné à sept reprises pour dommages, notamment par moyen dangereux. “Je n’ai jamais fait d’acte gratuit, justifie l’intéressé, le nez cassé et le bras en attelle après son altercation avec les deux passants, cinq jours plus tôt. Il s’agissait de vengeance ou de règlement de comptes. »
Le suspect vient-il, sans le vouloir, de révéler le motif de ce nouvel incendie ? Les pneus de ces mêmes véhicules avaient déjà été crevés le 30 mars 2024. Le sang de Johan L. a été retrouvé à proximité des événements. Le trentenaire avait cependant été informé, le 5 décembre 2024, qu’il était convoqué au tribunal en mai 2025 pour répondre de ces dommages.
« Pourquoi prendrait-il le risque d’être remarqué alors qu’il savait qu’il était convoqué ? » pointe Me Audrey Chefneux. La robe noire reproche aux gendarmes de ne pas avoir mené à terme les investigations : elle met en avant l’absence d’empreintes digitales, de prélèvements dans les voitures, de contrôles d’horaires. « La simple présence d’un individu n’a jamais permis à la justice d’entrer dans le processus de condamnation »elle se souvient.
De son côté, le tribunal estime que la culpabilité de Johan L. est établie. Il a été condamné à huit mois de prison ferme, assortis d’un sursis probatoire de deux ans.