Le budget est dans le gaz ?

Le budget est dans le gaz ?
Le budget est dans le gaz ?

Le budget est-il gazeux ? A la fois compressible et expansible, ni solide ni liquide ? Le débat sur le budget débutera ce soir à l’Assemblée, et les députés se poseront la question : faut-il augmenter les taxes sur l’essence ? Si vous cherchez une réponse solide et non gazeuse, vous allez être déçu. Depuis plusieurs jours, la situation est très confuse, même au sein du gouvernement.

Vendredi dernier, la ministre de l’Ecologie, Agnès Pannier-Runacher a annoncé une augmentation de la fiscalité du gaz. Elle devait avoir lieu lors du débat au Parlement, au travers d’amendements… L’objectif ? Vert notre fiscalité, en taxant davantage les billets d’avion ou encore l’essence. Le montant estimé sur les factures de gaz ? 500 millions d’euros de plus. Cela semble clair.

Mais le lendemain, samedi, c’est un revirement : le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a déclaré que c’était «pas favorable » dans cette mesure. Et le lendemain, c’est la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, qui a mis les points sur les i : le Premier ministre a décidé : «il n’y aura pas d’augmentation des taxes sur l’essence ». La ministre de l’Ecologie a-t-elle dit son dernier mot ? Non. Hier, à LibérationAgnès Pannier-Runacher y revient : «Le débat parlementaire sera l’occasion d’aller plus loin dans l’écologisation de notre fiscalité ». Confusion et contradictions, à quelques heures du débat.

Des amendements à gogo

Entre Bercy et l’écologie, les polémiques sont habituelles. Mais si proche du débat, c’est exceptionnel ! Généralement, les discussions ont lieu en amont, dans les couloirs des ministères. Là, des désaccords éclatent. Pour quoi ? Parce que la situation politique est sans précédent. Premièrement, ce budget a été élaboré à la hâte. Le gouvernement vient d’être nommé. Il lui restait très peu de temps. Les discussions se poursuivent jusqu’à la porte de l’Assemblée.

Ensuite, c’est le reflet de la situation politique. Au gouvernement, vous avez plusieurs lignes. Chacun défend les siens, sans cohésion. Et au Parlement, vous ne trouverez pas de soutien massif au gouvernement, y compris parmi ceux qui sont censés l’aider : les macronistes et les Républicains. Sur ce budget, pour l’instant, les députés ont déposé 1900 amendements. Sur ces 1900 amendements, les partis de l’alliance au pouvoir en ont déposé plus de 750, soit presque autant que la gauche. À cet égard, le gouvernement n’a pas besoin d’opposition. Il a déjà le sien, chez lui, dans son camp.

Des factures sous tension

Les prix de l’énergie cristallisent ces tensions. Cela a du sens. Après deux ans d’inflation, et six ans après les Gilets jaunes, le sujet reste très sensible. Le gouvernement veut augmenter massivement la fiscalité de l’électricité, avec une promesse : cela sera indolore pour les trois quarts des consommateurs, pour tous ceux qui souscrivent aux tarifs réglementés d’EDF. Concernant l’électricité, les prix de gros ont considérablement baissé. Le gouvernement estime donc pouvoir augmenter les impôts : cela ne se verra pas, et au final, les factures seront encore moins salées qu’il y a quelques mois.

Mais les deux principaux partis qui soutiennent l’exécutif ne sont pas d’accord. A l’Assemblée, les amis de Gabriel Attal et ceux de Laurent Wauquiez bloqueront au moins une partie de cette augmentation. Le projet du gouvernement, leur gouvernement, ils le combattront. Nous marchons sur la tête.

À l’ombre du climat

Derrière ces bisbilles, un sujet de fond. Toujours le même, si essentiel, si urgent, si difficile : le climat, les outils pour atteindre nos objectifs climatiques. La fiscalité en est une. Mais comment l’utiliser ? Je parlais des Gilets Jaunes. Au Parlement, tout le monde y pense, par crainte d’une explosion sociale, alors que les propositions de loi se sont envolées ces dernières années.

Climat, justice sociale, justice fiscale… Comment tout concilier ? Pour Agnès Pannier-Runacher, la ministre de l’Ecologie, il vaut mieux taxer le gaz que l’électricité, bien moins carbonée avec le nucléaire. Mais le symbole d’une facture de gaz qui augmente fait peur aux politiques. Qu’est-ce qui est le plus juste ? Le plus efficace ? Pouvons-nous fixer un cap ? Et enfin s’y tenir ? Tout est là.

 
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