quand Macron dit tout et son contraire

quand Macron dit tout et son contraire
quand Macron dit tout et son contraire

LLors de sa visite en Israël le 24 octobre 2023, Emmanuel Macron a proposé de créer une « coalition » internationale pour lutter contre le Hamas, faisant un parallèle avec la coalition formée en 2014 pour combattre le groupe État islamique (Daesh) en Syrie et en Irak. Cette proposition semblait alors démontrer un fort soutien à Israël face à la menace terroriste.

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Pourtant, le 5 octobre 2024, lors du sommet de la Francophonie, Macron a brutalement appelé à « cesser de livrer des armes pour mener les combats à Gaza », alors que les exportations d’armes françaises vers Israël restaient modestes, représentant environ 0,1 % des approvisionnements entre 2019 et 2023.

Ce revirement soudain soulève plusieurs questions. Tout d’abord, comment justifier un tel changement de position en si peu de temps ? Deuxièmement, cette déclaration intervient à un moment critique de l’histoire d’Israël, où le pays est confronté à de multiples menaces sur plusieurs fronts. On peut légitimement se demander si Israël doit se défendre à coups de petites cuillères. Cette question rhétorique met en lumière l’apparente absurdité de la position française, qui semble ignorer la réalité des menaces auxquelles Israël est quotidiennement confronté.

Il est important de rappeler le contexte régional. Presque chaque semaine depuis 1979, les responsables du régime iranien, les Gardiens de la révolution et les mollahs promettent l’apocalypse aux Israéliens, avec une effrayante régularité de déclarations violentes. Cette cohérence dans une rhétorique agressive démontre l’intention inébranlable du régime iranien d’agir contre l’État juif. Face à ces menaces existentielles, la position fluctuante de la apparaît d’autant plus problématique. Cette réalité complexe et dangereuse semble échapper à l’analyse du président de la République, ou du moins ne pas influencer suffisamment sa position diplomatique.

Un manque de connaissance de l’histoire

Plus grave, lors d’un conseil des ministres tenu mardi 15 octobre, Emmanuel Macron aurait déclaré : « M. Netanyahu ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU. » Cette déclaration un peu paternaliste est la quintessence du dialogue diplomatique qui doit animer le président de la République avec son homologue israélien, en temps de crise internationale.

Plutôt que d’énumérer des arguments intelligibles et d’engager un dialogue constructif avec Benyamin Netanyahou, en exposant les positions de la France, Emmanuel Macron donne une leçon d’histoire à un dirigeant étranger, tout en réduisant considérablement un processus historique complexe en un seul. simple acte administratif (la création de l’État d’Israël).

Cette simplification excessive de l’histoire d’Israël est non seulement maladroite sur le plan diplomatique, mais elle démontre également une profonde incompréhension de l’histoire du peuple juif et du mouvement sioniste. Comme le dit à juste titre la députée Caroline Yadan, la seule décision de l’ONU est de nier l’histoire du peuple juif et son lien légitime et historique avec cette terre. »

Un tour de passe-passe non sans conséquences

Ainsi, en quelques semaines, Emmanuel Macron a réussi cet incroyable tour de passe-passe. Il adopte une position déséquilibrée dans le conflit israélo-palestinien, manque de soutien à un allié traditionnel de la France, minimise l’histoire millénaire du peuple juif en quête de son foyer national, ignore l’histoire du sionisme et néglige le rôle crucial du Déclaration Balfour de 1917, dont le principal objectif était d’exprimer le soutien du gouvernement britannique à la création d’un « foyer national pour le peuple juif » en Palestine.

Cette série de déclarations et de positions contradictoires peut avoir des conséquences graves. Cela risque non seulement d’affaiblir les relations franco-israéliennes, mais aussi de donner du crédit aux mouvements anti-israéliens, voire antisémites, en France et ailleurs. En outre, cela remet en question la crédibilité de la France en tant que médiateur potentiel dans le conflit israélo-palestinien.

Certes, de sérieuses critiques peuvent et doivent être adressées à Israël, eu égard aux frappes menées par Tsahal à Gaza et au Liban et en l’absence de perspectives politiques israéliennes, mais le Président de la République ne doit pas oublier que les relations diplomatiques ne sont pas un conflit sauvage. Ouest.

Pas plus qu’Israël, qui lutte depuis 1948 pour sa survie, n’y est et ne sera jamais obligé. En fin de compte, la diplomatie requiert de la cohérence, de la nuance et une compréhension profonde des enjeux, qualités qui semblent aujourd’hui faire défaut dans l’approche actuelle de l’Élysée à l’égard d’Israël.

*Marc Knobel est historien, ancien membre du conseil scientifique de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah). Il est notamment l’auteur de « Cyberhate. Propagande, antisémitisme sur Internet » (Hermann, 238 p., 24 €).

 
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