L’Afrique, très vulnérable, se mobilise face aux cybermenaces croissantes

L’Afrique, très vulnérable, se mobilise face aux cybermenaces croissantes
L’Afrique, très vulnérable, se mobilise face aux cybermenaces croissantes

L’Afrique est confrontée à une augmentation croissante des cyberattaques, qui ciblent à la fois les entreprises et les institutions gouvernementales. La sécurité des données, la stabilité économique et le développement numérique de l’Afrique sont menacés par ces attaques, souvent sophistiquées et menées par des organisations criminelles internationales. Il est essentiel que les gouvernements, les entreprises et la société civile se mobilisent pour renforcer la cybersécurité sur le continent face à cette menace croissante.

Et si auparavant, l’Afrique était perçue comme moins vulnérable aux cybermenaces, la réalité est bien différente. Les cybercriminels sont particulièrement attirés par la croissance rapide de l’économie numérique et l’adoption massive des smartphones par la population africaine. Ces attaques, fréquemment menées par des groupes organisés et transnationaux, peuvent avoir des répercussions importantes, allant du vol de données confidentielles à l’interruption de services essentiels.

Le Cyber ​​Africa Forum : un forum pour une réponse collective

La 4ème édition du Cyber ​​Africa Forum qui s’est déroulée les 15 et 16 avril 2024 au Sofitel Ivoire à Abidjan, cet événement auquel Africa Cybersecurity Mag a participé, a permis aux acteurs du domaine technologique et aux décideurs politiques d’échanger les défis de la cybersécurité sur le continent. Si l’intelligence artificielle offre de nouvelles opportunités, les échanges et interventions des experts ont mis en lumière une préoccupation majeure : la nécessité impérative de renforcer la sécurité au sein de l’écosystème numérique africain.

Des exemples concrets illustrent l’ampleur du danger

La récente attaque du site de la Grande Parfumerie Gandour en Côte d’Ivoire en mars 2024 en est une preuve éclatante. La divulgation de plus de 280 gigaoctets de données et de 200 000 documents a causé des dommages considérables à l’entreprise. Le cas d’ENEO, la plus grande société de distribution d’électricité du Cameroun, est encore plus grave. Une attaque informatique en janvier dernier a provoqué le vol de données et la fermeture du service de recharge pour les clients. Les détails de l’attaque et les méthodes de résolution restent confidentiels, mais il s’agit probablement d’une attaque de ransomware, qui vise à exiger une rançon pour la restitution des données volées.

Ces exemples illustrent la nécessité urgente de renforcer la cybersécurité en Afrique. Les gouvernements, les entreprises et la société civile doivent unir leurs forces pour mettre en place des mesures de protection adéquates et sensibiliser aux cyber-risques.

L’Afrique n’est pas moins vulnérable aux cybermenaces que les autres continents, contrairement à la croyance populaire. Les cybercriminels sont particulièrement attirés par la croissance rapide de l’économie numérique et l’adoption massive des smartphones par la population africaine. C’est ce que résume le Dr Youssef Mazouz, expert international et secrétaire général du Centre Africain de Cybersécurité (CAC) : « Limiter géographiquement la cybermenace n’a aucun sens, car à l’échelle mondiale le réseau formé par toutes nos connexions ressemble à un minuscule réseau. village. « .

En quête d’une solution pour contrer toutes les cyberattaques, Ibrahima Kalil Konaté, ministre ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation, a également souligné l’urgence de renforcer la cybersécurité en Afrique lors de ce forum. Or, l’un des fondements de la cybersécurité repose sur la capacité des acteurs à avoir accès à leurs données. A ce titre, l’Afrique est particulièrement vulnérable, car seulement 2 % des données produites par sa population sont hébergées sur le continent. Ce manque d’autonomie des données expose les pays africains à des risques accrus de cyberattaques. C’est pourquoi le contrôle des données devient un enjeu crucial pour garantir la sécurité numérique du continent.

Des initiatives prometteuses pour un meilleur contrôle des données

Face à cette urgence, des initiatives prometteuses voient le jour dans certains pays africains. Au Maroc par exemple, chaque administration publique est tenue de stocker ses données sur des serveurs hébergés sur le territoire national et appartenant à une entité marocaine. Le Dr Mazouz, expert international et secrétaire général du Centre Africain de Cybersécurité (ACC), souligne l’importance de la propriété des données : « On ne parle pas de la position géographique d’un data center, mais toujours de son propriétaire. Pour limiter le risque, le bien doit être africain. » C’est également le cas du Niger qui s’engage à renforcer son contrôle des données.

L’éducation, facteur clé d’une cybersécurité durable

Au-delà de la maîtrise des données, Mme Chanoussi souligne l’importance de l’éducation à la cybersécurité. « Avertir nos décideurs et obtenir leur adhésion pour plus de sécurité, c’est l’assurance de protéger nos administrations du risque cyber », affirme-t-elle.

Au total, la cybersécurité est un enjeu crucial pour l’Afrique, qui doit renforcer sa capacité à répondre aux cybermenaces. La maîtrise des données, l’adoption de politiques de cybersécurité robustes et la sensibilisation du public sont des éléments clés pour garantir un développement numérique sûr et durable sur le continent.

BOA Jules

 
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