A l’aube de cette saison 2024-2025, Diana Meliushkyna n’avait pas envisagé de quitter son club du SK Prometey, au centre de l’Ukraine, et encore moins son pays. « Mais le club a fait faillite, il a donc fallu trouver une nouvelle base », concède-t-elle. Sans contrat à la fin du mercato, il n’y avait pas beaucoup d’offres sur la table. Quimper Volley 29, alors en pleine refonte de son effectif, a sauté sur l’occasion pour recruter l’international ukrainien de 28 ans.
“Quand l’alarme a sonné…”
Diana Meliushkyna s’est donc envolée pour le Finistère en septembre pour sa première expérience sportive à l’étranger. Elle laisse derrière elle un championnat perturbé depuis deux ans et demi par la guerre. « Nous avons continué à jouer car la plupart des matches se déroulaient loin des zones de conflit. Mais il est arrivé à plusieurs reprises qu’une réunion soit interrompue. Quand l’alarme a retenti parce que l’endroit avait été bombardé, nous avons quitté la pièce pour nous réfugier”, se souvient le joueur.
On s’habitue à tout, au bruit des bombes et à la menace constante. Et tous les joueurs ont rapidement cherché à rester positifs.
Diana Meliushkyna raconte tout cela avec la décontraction étonnante d’une femme qui s’est enfin habituée au bruit des bombes et à la menace constante. « On s’habitue à tout », demande-t-elle. « Et tous les joueurs ont rapidement essayé de rester positifs. »
Elle retrouve d’ailleurs cet état d’esprit lorsqu’elle intègre les rangs de la sélection ukrainienne. Ensemble, les joueurs cherchent à s’échapper de ce contexte pesant, et à redonner le sourire aux supporters qui les suivent. « Nous ne pensons pas à la situation lorsque nous jouons. Nous cherchons simplement à transmettre aux gens qui nous regardent une émotion différente », insiste Diana Meliushkyna.
Accompagnée de sa mère
A Quimper, la joueuse est venue avec sa petite-fille d’un an et neuf mois, mais sans son mari, contraint par la guerre et son rôle de statisticien dans un club de volley ukrainien de rester au pays. « Son père lui manque bien sûr. Et c’est aussi pour elle qu’il ne faut pas céder à la panique face à la situation en Ukraine. Je ne veux pas lui transmettre mon stress », dit-elle.
Au bout de la Bretagne, la joueuse peut cependant compter sur le soutien de sa mère, venue s’installer dans la région pour aider sa fille dans sa première expérience loin de chez elle. Diana Meliushkyna et son enfant se sentent bien à Quimper, dans cette ville « ni trop petite ni trop grande ». Mais le centre, habité par cette envie de vivre l’instant présent sans penser au futur, évite de trop se projeter sur l’instant. « Si j’ai l’opportunité de jouer en Italie ou en Turquie, deux des meilleurs championnats du monde, je pense que je partirais », prévient-elle. En attendant, elle dispose d’une saison entière pour aider Quimper Volley 29 à assurer sa pérennité parmi l’élite.
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