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Dan Lewis ne s’arrête jamais avec Alterna Stade Poitevin

Alternate Stade Poitevin
Narbonne

L’anecdote est aussi sympathique que révélatrice. Vendredi dernier, les membres d’Alterna Stade Poitevin ont passé une journée de cohésion au parc du Futuroscope. A l’heure du repas, à table, Cédric Enard reçoit un petit coup de coude de son voisin de gauche, Dan Lewis. L’entraîneur du stade réfléchit alors, avec des gestes d’appui, à l’angle des bras et à la position des mains d’un de ses protégés sur les réceptions à dix doigts…

“Quand on pense à la haute performance, ce n’est pas la vie normale”il souriait quelques jours auparavant. Même à l’heure de manger… Depuis son arrivée à Vienne fin juillet, le technicien canadien mange du volley matin, midi et soir. Sans être rassasié. Bien au contraire. Lors de la préparation, Dan Lewis manquait même de « données » et de statistiques.

“J’ai l’impression d’être un imposteur”

“Je l’aimeexplique le natif d’Oakville, en Ontario. J’ai eu la chance d’être l’adjoint de Stéphane Antiga avec l’équipe canadienne. C’est différent avec les données. C’est le niveau supérieur. Il a une machine au lieu d’un cerveau, je n’ai jamais vu quelqu’un comme lui. Glenn (Hoag) c’est beaucoup dans le système global, Stéphane est plus dans les détails. J’essaie d’être dans la combinaison des deux, avec énergie. » Beaucoup d’énergie. Mais moins de folie.

Dan Lewis n’est en effet plus le joueur fougueux qu’il était au début de sa carrière lors de son arrivée sur le Vieux Continent en 2001. Sa rencontre avec Glenn Hoag l’a transformé. “J’étais “hors de contrôle”décrit l’ancien receveur-attaquant, reconverti en libéro. Je n’étais pas prêt mentalement, même quand j’étais à Montpellier (2003-2006). Et puis j’ai parlé avec Glenn parce que je voulais jouer pour lui dans l’équipe canadienne. Un été avec lui et la saison suivante, je me suis retrouvé en Pologne pour jouer la Ligue des Champions. J’avais besoin d’un mentor, d’un modèle. » Depuis, il suit ses traces.

Les forces en présence.
© (Infographie NR-CP)

Jeudi matin, encore, l’entraîneur d’Alterna SPVB a eu au téléphone le technicien du club d’Izmir, en Turquie. Pas seulement pour parler de « planification » dont tiennent beaucoup les deux Canadiens. Dan Lewis avait peut-être aussi besoin d’être rassuré et rassuré. “Je ne me sens jamais prêt» admet l’ancien responsable du programme de développement des jeunes joueurs canadiens. Je me sens tout le temps comme un imposteur. » Au point de demander à Cédric Enard s’il avait la capacité d’entraîner Earvin Ngapeth au moment où le responsable sportif annonçait la signature du double champion olympique.

« Il est prêtjuge celui qui l’a amené à Vienne. Bien sûr, il devra peut-être se canaliser car la saison est longue, mais son énergie témoigne de son envie, de sa passion. Nous parlons le même langage car il est perfectionniste et super pointilleux. » Surtout lorsqu’il s’agit de bloquer la défense, de plan de jeu, de tactique et de discipline.

“Une histoire de haine et d’amour avec ce sport”

Ce dernier mot revient très régulièrement dans la bouche du Canadien, sans qu’il ait besoin de recourir à un logiciel de traduction comme lorsqu’on parle de « complaisance ». « La complaisance est vraiment dangereuse pour une équipeannonce le technicien de 48 ans. Parce qu’il faut avoir un sentiment d’urgence. Pour moi, c’est peut-être trop développé mais c’est important. Il faut toujours vouloir progresser pour rester compétitif. Vous jouez avec votre peau chaque semaine. Cela provoque du stress. En fait, c’est une histoire de haine et d’amour avec ce sport. »

Il n’y a, en revanche, que de l’amour avec sa femme et ses deux enfants qui le rejoindront dans quelques mois ainsi qu’avec ses parents qui l’ont également façonné. « Mon père est disciplinéil glisse. Et il est important dans ce sport de respecter une organisation collective. Mais le volley-ball n’est pas une science exacte. Ce ne sont pas des mathématiques parce que c’est humain. Et je dois aider tout le monde. Je sens que c’est en moi et que ça vient de ma mère. » L’émotion l’envahit alors qu’il prononce ces mots. Quelques frissons avant d’en vivre sûrement d’autres, ce samedi, pour son premier match face à Narbonne…

 
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