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ce que contient la dernière version du programme prévu pour la prochaine année scolaire

Le texte doit être présenté mercredi devant le Conseil supérieur de l’éducation. Hormis des inflexions symboliques par rapport au document précédent, la philosophie du programme reste inchangée.

La troisième version sera-t-elle la bonne ? Le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle avait été mis en suspens après la censure du gouvernement de Michel Barnier, faute de leadership à la tête du ministère de l’Éducation nationale. Sa dernière version doit être présenté, mercredi 29 janvier, devant le Conseil de l’enseignement supérieur (CSE), instance qui regroupe syndicats et associations de parents d’élèves. La nouvelle ministre Elisabeth Borne souhaite mettre en vigueur ce programme dès la rentrée prochaine dans les écoles, collèges et lycées, dans le but de rendre obligatoires les trois sessions annuelles prévues depuis 2001.

Cette troisième version du texte est, selon Elisabeth Borne, très attentif « apporter la bonne information en fonction de l’âge de l’élève ». Sur Inter, l’ancien Premier ministre a insisté jeudi sur le fait que cette émission était “indispensable”. La précédente version du texte avait irrité l’extrême droite et les associations de parents d’élèves les plus conservatrices, qui dénonçaient un programme “idéologique”. Dans du gouvernement Barnier, le ministre de la Réussite scolaire, Alexandre Portier, avait lui-même émis des réserves.

Selon la version rectifiée de l’émission consultée par franceinfo, l’identité de genre est désormais évoquée sept fois au lieu de 17 auparavant, confirmant l’information de BFMTV. Autre changement : la disparition de la notion d’asexualité, évoquée précédemment en 4e. Hormis ces inflexions symboliques, la philosophie du programme reste la même. Franceinfo présente les enjeux pour chaque niveau.

À l’école primaire, connaître les bases de l’intimité

Les questions liées à la sexualité ne sont pas abordées au premier degré. Le ministère de l’Éducation nationale a choisi d’orienter les apprentissages vers la vie affective et relationnelle.

En maternelle, le programme « se développe à partir de la considération du corps, des sentiments et des émotions, du respect de l’intimité et de l’égalité entre filles et garçons ». Par exemple, les élèves apprennent à nommer les parties de leur corps. Ils découvrent la notion de consentement à travers des mises en situation (“Puis-je m’asseoir à côté de toi?”). L’objectif est aussi de leur faire comprendre qu’un métier peut être choisi « soit par les filles, soit par les garçons, selon les compétences requises et l’envie de les exercer ». Nous les aidons également à identifier les similitudes et les différences physiques entre les filles et les garçons. Enfin, les étudiants « prendre conscience de la différence de sensations selon les personnes » et explorez des types de sentiments, tels que l’amour, l’amitié et l’attention.

Au primaire, l’accent est mis sur l’intimité et les changements dans le corps. Dès le CP, les élèves sont amenés à identifier, à partir de situations de la vie quotidienne, « des espaces où se pose la question de l’intimité et du respect du corps ». Nous leur expliquons comment réagir s’ils subissent un contact indésirable. Ils découvrent également les différentes structures familiales : hétéroparentales, monoparentales, homoparentales, adoptives, recomposées, sans enfant. Dès le CE1, ils découvrent ce que sont les stéréotypes, notamment de genre, et les discriminations. En CM1, les changements liés à la puberté sont abordés, tout comme le harcèlement scolaire. Les violences sexuelles et les dangers liés à Internet sont abordés au CM2.

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Au collège, fournir des informations sur la puberté et la sexualité

Le programme collégial « apporte aux étudiants des connaissances, des repères culturels, ainsi que des outils de sensibilisation et de réflexion, pour les aider à comprendre et vivre sereinement les changements qu’ils traversent ». La notion de sexualité s’appréhende progressivement, avec une approche positive ainsi que la prévention des risques.

En 6e, les élèves continuent d’explorer les changements induits par la puberté. Les filles, en particulier, sont informées « parce que les règles douloureuses nécessitent une consultation médicale ». Les élèves de 5ème apprennent à se différencier « sexe, genre, orientation sexuelle et respect de leur diversité » et prendre un peu plus conscience des discriminations qui existent à ce sujet. C’est donc à ce niveau précis que la notion « d’identité de genre » disparaît, par rapport à la version précédente du programme, mais elle réapparaît au lycée.

En 4e année, les élèves sont invités à « considérer la sexualité comme un parcours personnel unique ». Nous leur expliquons également comment la pornographie « décrit les actes sexuels d’une manière faussement réaliste et stéréotypée ». Ils reçoivent également des informations plus approfondies sur le dépistage et les soins de santé sexuelle. Enfin, la 3e année explore les notions de désir, d’excitation, de plaisir, de bonheur, ainsi que leur rapport à la sexualité. Ils doivent également comprendre “ce désir n’est pas toujours satisfait”. Parmi les autres thèmes abordés : le contrôle, la soumission chimique, l’inceste, le mariage forcé et les mutilations sexuelles.

Au lycée, comprendre la notion de consentement

Au lycée, l’approche devient plus « réflexif et critique ». Les étudiants de deuxième année sont amenés, à partir de témoignages, à « prendre conscience que votre sexe biologique peut ne pas correspondre à votre identité de genre ». Ils apprennent que les personnes intersexuées existent. Si les photos retouchées inondent nos réseaux sociaux, elles sont également invitées à « engager une réflexion sur perception de son image de soi et à « construire une image positive de soi ».

En CP, la notion de consentement, fil conducteur de ce programme, est explorée plus en profondeur. Les étudiants doivent comprendre que l’absence de « oui » et les situations d’hésitation équivaut à un non-consentement. Nous leur parlons également des conséquences de la consommation de drogues, à savoir l’augmentation « risque de prise de décision inappropriée, y compris en matière de sexualité ».

À la fin du secondaire, les seniors explorent la liberté d’être eux-mêmes parmi les autres et les fondements d’une relation saine. Enfin, dans la continuité des discriminations évoquées jusqu’à présent, ils prennent conscience des préjugés liés à la sérophobie (c’est-à-dire le rejet des personnes séropositives).

 
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