Une femme et deux hommes filment les dix célébrités de l’île et vivent l’expérience à 100 %. L’un d’eux nous raconte les coulisses de ce tournage hors du commun de M6.
Depuis vingt ans, le caméraman Sébastien Spelle capte les moments forts de différents spectacles, de « Danse avec les stars » à « L’Île de la Tentation » en passant par « Fort Boyard ». Mais ce qu’il aime le plus, c’est l’aventure.
Chaque année, il fait partie des preneurs d’images qui s’embarquent dans le « Pékin Express », une aventure qui demande une envie de dépassement de soi (cette année ils ont fait un trek de 12 kilomètres) sans s’attacher à son confort (ils dorment parfois sous un lit). tente ou dans des conditions spartiates).
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« Vous ne vous contentez pas de raconter l’histoire, vous en faites partie. »
Alors, lorsque la société de production Endemol lui a proposé de participer à la nouvelle saison de « The Island », il n’a pas hésité une seconde. Dans ce spectacle, dix personnalités doivent survivre sur une île déserte pendant dix jours et, pour la première fois, se déplacer dans des endroits différents.
Après avoir suivi deux jours d’entraînement aux côtés de l’aventurier Loury Lag (qui remplace Mike Horn dans le programme), ils se retrouvent seuls, sans aide extérieure pour trouver de l’eau, de la nourriture et construire leurs différents camps. Les candidats sont accompagnés d’un médecin et de trois caméramans.
Et, aussi fou que cela puisse paraître, ils sont soumis aux mêmes conditions que les participants. Ils arrivent donc sur l’île avec la responsabilité de filmer les aventures des candidats mais doivent aussi tenter de survivre. Ils vivent et dorment avec les personnalités, n’ont aucun contact avec le monde extérieur et ne mangent et ne boivent que ce qu’ils trouvent avec leurs compagnons. Un défi majeur. « C’est un spectacle authentique, il n’y a pas de jeux, pas de confort, c’est une expérience. Vous ne vous contentez pas de raconter l’histoire, vous en faites partie et c’est ce que j’ai aimé aussi.confides Sébastien Spelle.
Discret de nature, ce dernier demande simplement à apparaître le moins possible à l’écran (les candidats disposent de deux caméscopes et de Gopro). Mais étant particulièrement actif dans le camp, nous le voyons de temps en temps et entendons régulièrement sa voix. « Je ne pense pas avoir l’âme d’un aventurier mais je suis un aventurier dans l’âme. Ce qui m’intéressait, c’était le côté humain : relever un vrai challenge et se dépasser”. Et, à cet égard, il a été plus que servi.
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Un manque de lucidité
Avant l’aventure, Sébastien Spelle a acheté quelques livres de survie et a arrêté de manger du sucre sur conseil d’un médecin. « Certains ont fait le contraire. Sidney Govou a beaucoup mangé et il a très bien géré l’aventure”poursuit le caméraman. Finalement, la nourriture n’était pas la chose la plus compliquée à gérer : « Le manque d’eau était la plus grande difficulté. Le premier jour, je n’ai bu que trois gorgées. La seconde, il ne nous en restait presque plus et le cerveau fonctionne au ralenti. Mais il faut raconter une histoire en images. »il explique.
Le deuxième jour, il part en expédition dans la jungle avec Pierre-Ambroise Bosse et Sydney Govou pour trouver une source d’eau douce. Après trois heures de marche à l’ombre par 40 degrés, les trois hommes se sont sentis mal et ont dû s’allonger au sol pendant une heure pour reprendre leurs esprits. Une situation forcément inhabituelle lorsqu’il faut travailler. « J’étais le seul caméraman de cette expédition. Au début ça allait mais plus tard, avec le manque d’eau, c’était plus dur. Je devais encore tenir la caméra puis me lever. Nous n’avions pas le choix »il se souvient.
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Travail continu
Contrairement à un spectacle classique soumis à des plannings de tournage, sur « The Island », le rythme de travail est extrêmement soutenu pour la simple raison qu’il est… continu ! « Nous partons dix jours et nous sommes constamment de garde. Il faut toujours être vigilant. Et avec le manque d’eau, de nourriture et la fatigue, j’ai parfois manqué de lucidité”continues Sébastien Spelle.
-En plus de filmer au plus près l’aventure des personnalités, les caméramans sont chargés d’une autre mission : chaque jour, ils mettent les piles usagées, les micros déchargés et les cartes mémoire contenant toutes les images de la journée dans une boîte avant coucher de soleil. et achetez-en un autre avec des piles neuves et des cartes mémoire vierges.
Après réception du carton, les caméramans changent les cartes mémoires, les micros des 14 personnes et les batteries de tout le matériel. “Pendant 45 minutes, on ne peut pas tirer”specifies Sébastien Spelle.
Chaque soir, l’un des caméramans doit également informer la production de ce qui s’est passé. Ce dernier a accès aux images avec un décalage de 24 heures et doit connaître les principaux faits de la journée pour écrire des questions auxquelles les personnalités répondent le lendemain, seules devant une caméra.
“J’ai failli marcher sur un python”
En participant à l’aventure de l’intérieur, Sébastien Spelle a eu conscience de filmer différemment, notamment face au danger. « Dans les autres émissions auxquelles je participe, comme « Pékin Express », je connais la clé des épreuves. Là, je ne sais pas où sont les serpents, où est l’eau… Comme les candidats, je ne sais rien »continue-t-il.
Ainsi, lorsqu’il s’est retrouvé, dans le premier épisode, face à un python, il a agi différemment de d’habitude. « J’ai failli marcher dessus, il avait un diamètre impressionnant… Sur « Fort Boyard », je n’ai aucun mal à poser l’appareil photo au sol pour faire de beaux clichés car il y a un gardien d’animaux. Là, je ne savais pas ce qui pourrait arriver ni dans combien de temps l’équipe pourrait intervenir. Alors j’ai filmé d’en haut et je ne me suis pas rapproché, j’ai pris le moins de risques possible »confie-t-il.
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Mais faire partie de l’aventure au même titre que les participants présente aussi des avantages. Partager les mêmes combats pendant dix jours crée forcément des liens forts, qui n’existent pas autant dans d’autres émissions. “Dans “Pékin Express”, je mets une frontière avec les candidatsil explique. Même si nous sommes une équipe, ils ne devraient pas s’attacher à moi car c’est un jeu d’argent..
Cette fois, la compréhension est plus évidente. « En rencontrant les mêmes difficultés, on se met beaucoup plus à sa place lors de pannes qui peuvent paraître stupides à l’écran. Nous les comprenons et nous sommes beaucoup plus concernés dans nos suivis. Nous sommes au cœur de tout ».
Sébastien Spelle s’est ainsi lié d’amitié avec Sidney Govou, Pierre-Ambroise Bosse, Daniela Capone, Nathalie Marquay et Julien Cohen. Si ce dernier a agacé certains de ses camarades de l’aventure en assumant le rôle de leader, cela n’a pas été le cas du caméraman, ravi d’avoir un tel personnage dans l’aventure.. “Quand je l’ai vu au casting, ça m’a fait peuril admet. Mais on s’entendait très bien, on se respectait. Et puis, filmer, c’était une bénédiction. Il se passait toujours quelque chose lorsque la caméra était braquée sur lui.
Au final, Sébastien Spelle a adoré l’expérience et ne rêve que d’une chose… Repartir : « C’était une folle aventure en matière de dépassement de soi. Je suis fier de l’avoir fait. A son retour, il en garda même « séquelles » : “Pendant le mois qui a suivi mon retour, quand je buvais, je gardais toujours l’eau dans la bouche pendant dix secondes tout en en profitant”explique celui qui veut aussi essayer d’être moins matérialiste. « Je pense souvent à « L’Île », on n’a besoin de presque rien au final… »
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