(Ottawa) «Je suis ma propre personne, avec mon plan et des idées très claires sur ce que nous devons faire», a déclaré vendredi l’ancienne ministre des Finances et ancienne vice-première ministre Chrystia Freeland. Les ondes de TVA. Celle qui a confirmé vendredi qu’elle se présenterait à la direction du Parti libéral du Canada (PLC) lancera officiellement sa campagne dimanche.
Publié à 7h56
Mis à jour à 19h08
«Je suis prête à défendre le Canada, et je sais comment le faire», a déclaré Christia Freeland, lors de sa première entrevue depuis sa démission qui a porté le coup final au premier ministre Justin Trudeau.
L’ancienne grande faiseuse d’argent s’est présentée comme la personne la mieux préparée à affronter la guerre tarifaire que Donald Trump menace de lancer.
« Premièrement, nous devons commencer par une position forte », a-t-elle déclaré, soulignant ensuite l’importance d’éviter un conflit avec les États-Unis. “Il existe une option gagnant-gagnant, c’est ce que nous avons pour le moment”, a-t-elle ajouté.
Chrystia Freeland a également déclaré que le Canada doit travailler avec ses alliés, soulignant que « les États-Unis ne sont pas le seul pays fort au monde ».
La candidate à la direction du PLQ a pris ses distances avec Justin Trudeau et son bilan économique, dénonçant notamment les « dépenses électorales » de l’ancien premier ministre. Elle a toutefois rappelé que c’est elle qui a renégocié l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) avec la première administration Trump entre 2017 et 2018.
“En ce qui concerne cette question, mon expérience est une grande chose, car j’ai déjà fait cela et j’ai réussi”, a-t-elle déclaré.
M.moi Freeland s’est montrée sobre dans ses commentaires à l’égard de Mark Carney, son principal adversaire dans la course à la direction et parrain de son fils, le qualifiant simplement d’« excellent fonctionnaire ».
Interrogée sur son projet de mettre fin à la tarification du carbone, l’ancienne ministre a affirmé qu’elle « n’abandonne pas le plan d’action climatique ». Elle a toutefois souligné que la plupart des provinces canadiennes s’opposent à cette mesure introduite par le gouvernement libéral et largement critiquée par le chef du Parti conservateur Pierre Poilievre.
« Si vous êtes vraiment un politicien démocrate, vous ne pouvez pas dire aux gens : « Vous avez tort » », a-t-elle expliqué. Nous devons écouter. »
Défendre le Canada
Plus tôt vendredi, la candidate à la direction a annoncé qu’elle lancerait sa campagne le 19 janvier, la veille de l’investiture de Donald Trump. Dans une lettre publiée dans Devoir et le Étoile de Torontoelle a mis en garde les États-Unis contre l’imposition de droits de douane.
“Si vous nous frappez, nous riposterons.” Nous n’aggraverons pas la situation, mais nous ne céderons pas », a-t-elle écrit.
Elle suggère de « frapper là où ça fait mal » en répondant « dollar pour dollar, de manière précise et soigneusement ciblée ».
« Que les producteurs d’oranges de Floride, les fabricants de lave-vaisselle du Michigan et les producteurs laitiers du Wisconsin soient prêts », prévient-elle. « Si nous y sommes contraints, notre réponse sera le plus gros coup commercial que l’économie américaine ait jamais subi. »
Elle rappelle que le Canada est le marché d’exportation le plus important pour les États-Unis et qu’il surpasse celui de « la Chine, [du] Japon, [du] Royaume-Uni et [de] La France unie ».
-Cette réponse pourrait « générer jusqu’à 150 milliards de dollars sur un an », l’équivalent de « 161 % des recettes » collectées en 2022-2023 grâce à l’impôt sur les sociétés, avance-t-elle.
Cet argent pourrait servir à aider les Canadiens qui subiraient les conséquences d’une guerre tarifaire.
Seulement la moitié de ces revenus pourraient fournir près de 2 700 $ d’aide à chaque Canadien gagnant moins de 150 000 $ par année.
Chrystia Freeland, candidate à la direction du PLC
« Lorsqu’il s’agissait de se battre pour notre grand pays, les générations précédentes de Canadiens n’ont jamais reculé », affirme-t-elle, rappelant qu’ils ont combattu dans deux guerres mondiales, dont plusieurs au prix de leur vie.
« Pour ces générations, notre souveraineté n’était pas une plaisanterie. C’est un choix qui a défini toute leur vie », se souvient-elle.
Au lendemain de sa démission, M. Trump publiait sur son réseau Truth Social tout son mépris pour M.moi Freeland, qui avait alors révélé ses talents de négociatrice.
«Son comportement était complètement toxique et pas du tout propice à la conclusion d’accords bénéfiques pour les citoyens canadiens très mécontents. Elle ne nous manquera pas ! ! ! », a-t-il écrit.
Chrystia Freeland devient ainsi la deuxième candidate à se lancer dans la course à la direction du PLC après l’ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre Mark Carney. Les deux ont des liens familiaux puisqu’il est le parrain de son fils.
M.moi Freeland a claqué la porte du Cabinet en décembre, le jour où elle devait présenter sa mise à jour économique, après avoir appris que le premier ministre Trudeau voulait par la suite la remplacer par M. Carney. Sa démission a plongé le gouvernement dans la crise alors qu’une guerre tarifaire avec les États-Unis se profilait.
Wilkinson renonce
Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, a annoncé vendredi matin qu’il ne participerait pas à la course à la direction du Parti libéral. Il n’a pas indiqué s’il soutiendrait un candidat.
«Se retirer de mon poste ministériel à ce moment critique ne servirait pas, à mon avis, au mieux les Canadiens et le pays que j’aime tant», a-t-il écrit sur X.
Il prévoit toutefois se présenter aux prochaines élections fédérales dans la circonscription de North Vancouver, en Colombie-Britannique, où il a été élu pour la première fois en 2015.
Une troisième candidate annoncera sa candidature ce week-end. Il s’agit de Karina Gould, actuellement leader du gouvernement à la Chambre des communes et députée de Burlington, en Ontario. A 37 ans, elle sera la plus jeune candidate. Elle entend se présenter comme celle qui peut reconstruire le parti politique.
Trois autres candidats moins connus – le député micmac de la Nouvelle-Écosse Jaime Battiste, le député de l’Ontario Chandra Arya et l’ancien député libéral de la région de Montréal Frank Baylis – ont indiqué leur intention de participer à la course.
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