Matière noire, Mon petit renne, Shogun prennent place dans notre top de l’année 2024.Image : Watson
2024 est terminé. C’est donc l’heure du classement de nos séries préférées de l’année, qui nous ont fait pleurer, rire, crier. Et le gagnant est…
Qu’on se le dise : l’année 2024 n’a pas été un grand millésime en série. Même s’il faut admettre qu’il a été difficile de sortir des grandes séries, les plateformes ont quand même travaillé d’arrache-pied pour nous proposer des œuvres solides.
Moitié figue, moitié raisin, certes, mais quelques belles surprises ont accompagné cette année écoulée. Et pour se retrouver, il a fallu se creuser un peu la tête et dresser le classement éditorial Watson. Verdict?
Notre top 10 de l’année dernière
Mon petit renne (Netflix)
Richard Gadd a réussi un joli coup avec sa série basée sur une histoire de harcèlement vécu par lui-même. Pendant cinq ans, l’auteur et acteur écossais a été poursuivi et même agressé quotidiennement par celle qui est ici rebaptisée Martha.
Dans le genre inquiétant, Mon petit renne parvient à tout compiler pour captiver le spectateur, l’accrocher comme un vulgaire poisson et ne jamais le relâcher. Une analyse attentive et serrée du harcèlement, dans ses recoins les plus sombres, glissant dans le genre du thriller bien musclé et diablement soigné. Un succès qui prend place sur le trône des meilleures séries pour la rédaction Watson.
Matière noire (Pomme)
Un métaverse, des hallucinations, un acteur au sommet de son art (Joel Edgerton) ; Matière noire a tout mis en œuvre pour donner du poids à une histoire sous forme de délire quantique.
Matière noireun thriller transdimensionnel qui peut paraître très (trop, parfois) complexe, tortueux, sinueux, proche de nous donner une foutue migraine. La pilule est parfois difficile à passer pour notre héros Jason, enfermé dans ce multivers, qui va affronter sa propre version pour rechercher sa vraie famille et retrouver la femme de sa vie (Jennifer Connelly).
Un mélange étonnant et convaincant de philosophie et de physique.
Fallout (Première vidéo)
Voilà une production qui peut se vanter d’être absolument « bingewatchable ». Un western post-apocalyptique dopé aux stéroïdes du grand spectacle télévisé.
L’histoire commence lorsque les États-Unis subissent une énorme attaque nucléaire ; les villes ont été balayées par des champignons et tout le monde a commencé à détester Oppenheimer – «Maintenant, je deviens une Mort, la destructrice des Mondes», aimait rappeler le père de la bombe atomique.
La plume de Jonathan Nolan et sa caméra (il était chargé de réaliser les trois premiers épisodes) réussissent à rendre l’histoire diablement addictive, dans un décor mêlant humour et violence digne d’une série B.
Walton Goggins, en tant que figure de proue, dirige un casting où chacun tente de sauver sa peau au milieu des rebondissements d’un monde qui s’est effondré depuis longtemps. Savoureux.
Avis de non-responsabilité (Apple)
Catherine Ravenscroft (Cate Blanchett) est une célèbre journaliste qui découvre qu’elle joue le rôle de l’héroïne d’un roman écrit par un inconnu. Pour quoi? Comment? Cette histoire ressemble étrangement à un passage de sa vie passée ; bribes de souvenirs d’un séjour en Italie où elle a rencontré un charmant jeune homme.
Clause de non-responsabilité est une bataille entre le passé et le présent que Cuaron réalise à merveille. Cette histoire est d’autant plus complexe que différents points de vue s’embrassent et suivent les chemins de la vérité ou du mensonge. Vous devez choisir pour le spectateur ; il découvre, empêtré dans un dédale de flashbacks et de flash-forwards, une valse de mensonges et de vérités. La production propose une lumière léchée pour mettre le tout en valeur. Et pour couronner le tout, Cate Blanchett démontre une nouvelle fois qu’elle est une grande actrice.
Shogun (Disney+)
Shogun a remporté de nombreux prix aux derniers Emmys et a surfé sur une vague de battage médiatique qui a stimulé les vues de la série.
Adaptée du livre du même nom, écrit par James Clavell et publié en 1975, la série raconte les années 1600 à travers les yeux de John Blackthorne. Cet Anglais est le capitaine d’un mystérieux navire abandonné sur la plage d’un village de pêcheurs voisin, messager de secrets qui pourraient tout changer.
Le décorum est visuellement impressionnant, les romances et intrigues politiques se croisent et se décroisent. Efficace et addictif.
Éric (Netflix)
Lorsque Vincent (Benedict Cumberbatch), auteur et marionnettiste d’un spectacle pour enfants, apprend que son enfant disparaît un jour sur le chemin de l’école, il perd le contrôle. Il commence alors à avoir des hallucinations concernant un gros monstre poilu appelé Eric, une créature sortie tout droit de l’imagination de son fils.
Dans ce New York des années 80, le récit raconte les excès d’un homme sur le point de céder émotionnellement. Dans ce cache-cache urbain (et psychologique) pour retrouver la trace de sa progéniture, on comprend que cet enfant disparu n’est pas seulement son fils : c’est lui-même. Éric est un film émouvant, où un père peine à trouver sa voie.
Présumé innocent (Apple)
La vie d’un procureur adjoint de Chicago, Rusty Sabic (Jake Gyllenhaal), accusé du meurtre de sa collègue Carolyn Polhemus (Renate Reinsve), va devenir un enfer. L’histoire nous apprendra vite que les deux hommes ont eu une liaison passionnée et que Rusty était accro à Carolyn.
On retrouve Jake Gyllenhaal en pleine forme et à la plume aiguisée, celui de David E. Kelley, maestro du genre avec des productions comme De gros petits mensonges ou même La défaiteau service d’une série d’excellent calibre.
Les détails et les indices glissent lentement et s’intègrent dans le récit. Surtout, Kelley distille le mystère d’un meurtre à travers diverses intrigues judiciaires, sans jamais émousser la fluidité de l’histoire, offrant de belles marges de manœuvre à son casting pour incarner cette enquête aux multiples visages.
Le Pingouin (HBO)
Gotham City a d’autres personnages emblématiques sous le capot, sans avoir besoin de Batman. Colin Farrell en a joué un et a surtout démontré l’étendue de son talent dans une série taillée comme un thriller noir.
Le Pingouin, gêné par son approche douloureuse, se bouscule dans les entrailles de Gotham City. Lui, le petit gangster qui gravit les échelons, tente de faire tomber les deux familles qui dirigent la ville. C’est sanglant, ultra rythmé, charismatique. Une série bien ficelée qui se révèle démoniaquement efficace.
Sucre (Pomme)
Encore Colin Farrell. Cette fois, il est plus au top physiquement, moins maquillé sur le museau et tiré à quatre épingles dans ce thriller sombre qui est plongé dans une intrigue.
John Sugar arrive et se dirige vers Los Angeles. Il se lance dans une enquête pour retrouver la petite-fille disparue de l’énigmatique producteur hollywoodien Jonathan Siege (James Cromwell).
Sucre est une histoire qui sent bon le film noir, c’est même une lettre d’amour au genre. Mark Protosevich, le créateur, trempe sa plume dans une ambiance étrange et trippante. Il nous entraîne dans les profondeurs d’un Los Angeles qui regorge d’entreprises en difficulté et surfe sur son héritage hollywoodien.
Les Messieurs (Netflix)
Guy Ritchie débarque sur Netflix en revisitant son film sorti en 2020. Le cinéaste parvient à rajouter une bonne couche de vernis, entre violence et chic british.
L’histoire suit celle d’Eddie Horniman (Theo James), qui hérite subitement du vaste domaine de son père, avant de découvrir qu’il fait partie d’un véritable empire du cannabis. Une mine d’or et une poudrière – pour faire exploser l’absurde comme l’aime Ritchie.
Tout comme le film, la série Les Messieurs sème le désordre joyeux avec une précision chirurgicale. Si la série est imparfaite, elle reste un vrai divertissement bien ressenti.
La meilleure série de 2024 pour membres de la rédaction :
Jérémie :
Ripley (Netflix)
Sainath :
Shogun (Disney+)
Albert :
Mon petit renne (Netflix)
Jason :
Le Gentleman/Dérapages (Netflix)
Fred :
True Detective : Night Country (HBO – Mycanal)
Sven :
Compagnons de voyage (Showtime – Mycanal)
Vous aimez regarder des séries pendant des heures ? Voici de quoi occuper une place :
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