La menace d’une longue paralysie budgétaire aux Etats-Unis s’est nettement éloignée vendredi après l’adoption à la chambre basse du Congrès d’un texte bénéficiant d’un large soutien des élus démocrates comme républicains.
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Le Sénat doit désormais également adopter ce texte, sans assurance qu’un vote ne puisse avoir lieu avant minuit (5 heures GMT samedi), heure à laquelle les Etats-Unis se retrouveront dans une situation de « shutdown » effective.
Le large consensus entre les deux partis à la Chambre des représentants laissait cependant espérer que cette éventuelle paralysie serait rapidement résolue.
“Nous espérons l’adopter le plus tôt possible”, a déclaré dans un communiqué le leader démocrate au Sénat, Chuck Schumer, sans préciser quand un vote pourrait avoir lieu.
Un «shutdown» prolongé signifierait le chômage technique de centaines de milliers de fonctionnaires, le gel de plusieurs prestations sociales ou encore la fermeture de certaines crèches. Une situation extrêmement impopulaire, d’autant plus à l’approche de Noël.
Le texte adopté à la Chambre des représentants assure le financement du gouvernement fédéral jusqu’à la mi-mars et comprend notamment plus de 100 milliards de dollars d’aide que Joe Biden avait demandé pour les régions américaines récemment dévastées par des catastrophes naturelles.
Cette somme était déjà présente dans un premier texte annoncé mardi par le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, à l’issue de négociations avec les démocrates.
L’accord aurait permis de repousser toute menace de « shutdown », mais a été spectaculairement torpillé le lendemain par Elon Musk puis Donald Trump.
Négociations
L’homme le plus riche du monde, devenu allié du milliardaire républicain, a lancé une virulente salve de posts sur son réseau social X pour exprimer son opposition, exhortant les élus à “tuer le texte”.
Le président élu lui a emboîté le pas dans la soirée et a dénoncé un texte « ridicule et extraordinairement onéreux ».
Cette tournure a surpris le Congrès et contraint les responsables des négociations à repartir de zéro. Il a également laissé entrevoir une présidence Trump 2.0 avant même l’entrée en fonction du républicain le 20 janvier. Avec un style – similaire à son premier mandat – qui ne s’embarrasse pas des conventions, quitte à provoquer un certain chaos.
L’opposition retentissante d’Elon Musk a aussi illustré l’influence croissante du patron de SpaceX et de Tesla sur les grandes décisions politiques.
Getty Images via AFP
Au point, pour certains élus démocrates, de parler ironiquement d’un « président Musk », dont Donald Trump serait réduit au rôle de vassal.
Principal responsable des négociations, le «speaker» Mike Johnson a été pressé d’un côté par les démocrates de revenir au texte sur lequel ils s’étaient mis d’accord, et de l’autre par certains élus conservateurs qui refusaient catégoriquement tout texte ne comportant pas de budget. des réductions pour compenser les nouvelles aides.
Au vu des divisions à droite et des règles de vote, l’influent élu républicain James Comer a prévenu jeudi que pour que le Congrès adopte un texte budgétaire, il faudrait « évidemment avoir le soutien du côté démocrate ».
« Pas sous Trump »
Le nouveau plan voté vendredi ne prévoit pas de relever le plafond de la dette américaine, alors que l’absence d’une telle disposition dans le premier texte avait été la principale raison de l’opposition de Donald Trump.
Le président élu en avait même fait une condition sine qua non à tout nouvel accord budgétaire, sous peine de se battre « jusqu’au bout » contre celui-ci.
Il n’avait toujours pas réagi vendredi soir sur ce nouveau plan, mais Mike Johnson a assuré après le vote avoir été en “contact constant” avec le président élu et qu’il était “satisfait du résultat”.
Le « speaker » a également déclaré avoir échangé avec Elon Musk, qui a salué sur X le « bon travail » de Mike Johnson dans la renégociation à la baisse du texte budgétaire.
Chaque partie avait auparavant pointé du doigt l’autre pour imputer la responsabilité d’une éventuelle paralysie.
“S’il y a un ‘shutdown’ du gouvernement, qu’il commence maintenant, sous Biden, mais pas sous Trump”, a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social vendredi matin.
« C’est un problème que Biden doit résoudre », a-t-il ajouté.
Pour la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, ce sont au contraire les Républicains qui ont fait « exploser » l’accord de mardi.
“C’est aux républicains du Congrès de résoudre le désordre qu’ils ont créé”, a-t-elle déclaré lors d’un point de presse.
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