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Mettre ou débarrasser la table et s’occuper des animaux sont les deux tâches principales que les parents demandent à leurs enfants de dix ans.
INÉGALITÉS – Mettre la table ou la débarrasser, ranger sa chambre, s’occuper d’un animal ou encore passer l’aspirateur… : des tâches domestiques pour lesquelles les enfants de 10 ans sont régulièrement sollicités à la maison. Mais les filles et les garçons sont-ils égaux ?
C’est la question à laquelle a voulu répondre l’Institut national d’études démographiques (INED). Dans son bulletin Population & Sociétés Publié ce mercredi 18 décembre, l’institut explique avoir interrogé 7 361 enfants âgés de 10 à 11 ans en face-à-face sur la participation aux tâches domestiques.
Premier enseignement : dans la grande majorité des familles, les enfants sont responsables de deux tâches principales : mettre ou débarrasser la table et s’occuper des animaux – pour ceux qui en ont. Au quotidien, quatre enfants sur dix mettent la table et cinq sur dix s’occupent des animaux. Par ailleurs, neuf enfants sur dix déclarent nettoyer ponctuellement leur chambre, qu’elle soit partagée ou non avec des frères et sœurs. D’autres tâches domestiques auxquelles participent occasionnellement les enfants sont l’aide à la cuisine ou au ménage (six enfants sur dix), le soin du linge (six sur dix) ou encore la sortie des poubelles (quatre sur dix).
Reproduction des stéréotypes de genre
Ce que montre l’Ined, c’est que dès l’âge de dix ans, les parents participent à la reproduction des stéréotypes de genre en demandant davantage aux filles qu’aux garçons d’effectuer les tâches domestiques. Si la mise ou le débarras de la table incombe à la fois aux garçons et aux filles, ces dernières sont plus nombreuses à s’occuper des animaux, à ranger leur chambre ou à aider à la lessive et à la cuisine. Ils effectuent également ce travail plus souvent. Une seule tâche incombe davantage aux garçons : sortir les poubelles.
En comparant ces données avec la division du travail domestique entre les parents, les deux chercheurs à l’origine de l’étude ont constaté que « Dans les familles où les mères effectuent la grande majorité des tâches domestiques, les garçons effectuent légèrement moins de tâches que les filles. » Même constat lorsque les parents participent à peu près à parts égales. En revanche, dans les quelques familles interrogées où les pères sont plus impliqués, les enfants effectuent moins de tâches domestiques au quotidien, aussi bien chez les filles que chez les garçons.
Autre élément mis en avant par l’Ined : la configuration familiale a une influence sur la participation des enfants aux tâches ménagères. Ainsi, lorsqu’ils sont enfants uniques, leur implication est moindre que lorsqu’ils ont des frères et sœurs. Pour l’expliquer, les auteurs émettent l’hypothèse que « les enfants seraient plus demandés lorsque la charge de travail domestique totale serait plus élevée ». « Il est également possible que des parents de familles nombreuses, dans un effort de connaissance de l’égalité entre frères et sœurs et du sens de la vie commune, organisent des « tours » ou demandent la participation conjointe des enfants »ils avancent toujours.
Les garçons sont davantage récompensés
Quant aux parents célibataires – mères le plus souvent – ils sont moins susceptibles de demander à leurs enfants des tâches ménagères ou de cuisine, même si la charge domestique leur incombe entièrement. Ceci s’explique, estiment les chercheurs de l’Ined, par « de plus grandes difficultés pour obtenir la mobilisation des enfants ». « Il est également possible que des mères ou des pères célibataires protègent leurs enfants du travail domestique excessif. »
Dernier enseignement majeur de l’étude de l’Ined : plus les familles appartiennent à une catégorie socioprofessionnelle populaire (ouvrière ou agricole), plus la participation des filles aux tâches domestiques collectives est importante. A l’inverse, les filles de cadres aident moins souvent au ménage ou à la lessive, mais ont tendance à ranger plus souvent leur propre chambre. Ceci est dû en partie, explique l’Ined, au recours plus fréquent dans ces familles à l’emploi d’une personne salariée pour s’occuper du ménage. C’est également parmi les enfants plus âgés que les différences entre filles et garçons sont les plus faibles.
L’Ined s’est également intéressé à la rémunération de ces services ou petits travaux réalisés par les enfants : un tiers des parents déclarent donner de l’argent de poche en échange de leur réalisation. Avec, encore une fois, un biais de genre important, puisque ce sont les garçons qui sont les plus récompensés par cet avantage financier. La moitié des parents interrogés ont également déclaré “Toujours promouvoir l’aide des enfants dans les tâches domestiques avec des mots encourageants”une manière selon eux d’impliquer positivement les enfants dans les tâches domestiques quotidiennes.
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