UN la fin du prologue de son célèbre livre Effondrement (Folio, 2009), le biologiste et géographe américain Jared Diamond explique les raisons profondes de son intérêt pour la disparition des civilisations anciennes. « D’une manière sans précédent dans l’histoire, nous courons le risque d’un déclin mondial. Mais nous sommes aussi les premiers à pouvoir tirer rapidement les leçons des événements qui se produisent partout ailleurs dans le monde aujourd’hui, comme de ce qui est arrivé à n’importe quelle autre société dans le passé.»écrit-il avant de décrire la fin des Mayas, constructeurs des statues de l’île de Pâques ou des colonies vikings du Groenland.
Écouter pour mieux survivre ? Cette ambition intellectuelle résume également parfaitement la tâche difficile des Conférences des Parties sur le Climat (COP) des Nations Unies. Chaque année, les 197 pays de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques disposent de plus en plus de littérature scientifique. Chaque année, les négociateurs peuvent lire des rapports des Nations Unies (ONU) sur la lenteur de la mise en œuvre des politiques. Chaque année, ils mesurent le chemin à parcourir et la masse de sujets à résoudre en quinze jours.
A Bakou, en Azerbaïdjan, lors de la COP29, diplomates et ministres ont gardé les apparences. Dimanche 24 novembre, tard dans la nuit, ils sont parvenus à se mettre d’accord sur le texte principal de cette conférence. D’ici 2035, les pays développés devront fournir chaque année 300 milliards de dollars (284,71 milliards d’euros) d’aide aux pays en développement. Ce dernier considérait cette somme dérisoire. Leurs besoins pour faire face aux impacts et financer leur transition énergétique se chiffrent en milliers de milliards.
Confiance ébréchée
L’épilogue mitigé de cette COP doit être replacé dans un contexte plus large, sur une route qui mène de Dubaï à Belem (Brésil). En 2023, la COP28 aux Émirats arabes unis s’est fixé une ambition, la « transition vers les énergies fossiles ». Celle de 2025 au Brésil arrivera dix ans après l’adoption de l’accord de Paris et doit être le lieu de renforcer les politiques climatiques des États pour entretenir le mince espoir de contenir le réchauffement à moins de 1,5°C.
Lire aussi | Article réservé à nos abonnés A la COP29, un accord au goût bien amer pour les pays du Sud
Lire plus tard
Bakou a ajouté des obstacles à ce chemin déjà très tortueux. Car la COP29 a encore entamé la confiance entre les parties. La finance climatique est considérée par de nombreux pays en développement comme la « réparation » d’une « dette climatique » du Nord, les pays riches ayant relancé le moteur de leur croissance en émettant la grande majorité des gaz à effet de serre depuis 1850. Les pollueurs doivent payer, répètent les auteurs. les dirigeants des États ou des îles africaines menacés par la montée des eaux. Selon les pays en développement, ces milliards constituent également le seul moyen de mettre en œuvre les paroles de Dubaï.
Il vous reste 52,16% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
Related News :