Ce dimanche 24 novembre, le spectacle Zone interdite sur M6 revient sur les nouveaux modèles familiaux qui s’imposent dans notre société : familles recomposées, femmes célibataires en attente d’un enfant, couples de même sexe, parents transgenres…
Entretien avec Valentine Amado et Sophie Lainé, réalisatrices du documentaire Nouvelles familles : fini les tabous !
Quel était le sens de votre travail avec ce documentaire ?
Elle accompagne une réalité sociale qui est l’apparition de nouvelles organisations familiales, centrées sur le désir viscéral d’avoir un enfant. Les parents que nous avons rencontrés ont été patients et se sont battus pour y parvenir. Ce qui est sûr, c’est que ce sont des enfants recherchés ! Et que leurs parents créent le cocon le plus favorable possible, avec beaucoup d’amour et d’écoute. Cependant, ce film n’avait pas pour objectif de s’interroger sur les conséquences futures de ces choix sur les enfants. Cela nécessitera de refaire un film dans dix à quinze ans.
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Parmi vos portraits, la famille « la plus ancienne » est celle des deux couples homosexuels…
Nicolas et David, en couple, et Virginie et Sandrine, également en couple, souhaitaient avoir des enfants avec un père et une mère et les élever en coparents. Lorsque les couples se sont rencontrés, ils ont eu une sorte de béguin amical, puis ont été convaincus qu’ils n’auraient pas de désaccords majeurs sur l’éducation. Les coparents ont aménagé deux appartements communicants autour des chambres des enfants, désormais âgés de 16 et 9 ans. Ils contribuent en fonction de leurs revenus et prennent les décisions importantes à l’unanimité. Et ils tentent désormais de faire reconnaître comme parents adoptifs les coparents sans liens biologiques.
« Les parents aspirent à la normalité »
Vous avez également suivi le parcours de Séverine, qui a décidé d’avoir un enfant seule…
Trois mille femmes célibataires se sont lancées dans un parcours de procréation médicalement assistée (PMA), dans le cadre de la loi de bioéthique votée en 2021. Séverine s’est installée pour fonder une famille, après dix ans de travail dans le tourisme, à parcourir le monde. L’horloge biologique tournant, elle décide d’avoir un enfant sans attendre de retrouver le père, avec le soutien de sa mère et de ses amis.
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Il y a aussi l’arrivée des premiers bébés de parents transgenres ?
Jusqu’en 2016, les personnes qui souhaitaient changer de sexe à l’état civil devaient poursuivre leur transition physique jusqu’au bout. Au terme des traitements hormonaux et des opérations chirurgicales, ils sont devenus stériles. Après la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme, la loi a été modifiée. Dès lors, Mattéo, né avec des organes génitaux féminins, a pu tomber enceinte de Victoire, née dans un corps d’homme. La naissance de Mattéo à Bourges, en 2023, n’a pas été une révolution obstétricale, mais sociétale. Le deuxième papa transgenre que nous avons rencontré, Kevin, s’occupe à plein temps des jumeaux qu’il a eu, grâce à la procréation médicalement assistée, avec sa compagne non trans.
Comment a réagi l’entourage de ces familles ?
L’entourage était surpris, un peu choqué, mais l’arrivée des petits-enfants a ravi les grands-parents. Les parents aspirent à la normalité, mais savent que la société n’est pas tout à fait prête à les accueillir. Il n’a pas été facile de trouver des familles prêtes à témoigner. Ils doivent se protéger.
M621h10.
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