Surfant sur la tendance des comédies policières, TF1 propose une nouvelle série avec Zébulon Florent Peyre. Épuisant.
Un commandant histrionique déraisonnable, coquette, joueur, fanfaron, tricheur à ses heures perdues. Trois collaborateurs dont un capitaine psychorigide, un scientifique perché et un avocat parfaitement indolent. Pour la commissaire, elle est aussi à l’étroit dans ses costumes que dans sa manière de penser. Tout cela sous le soleil et dans les paysages luxuriants de Guadeloupe.
Arte avait Maroni. Canal+ avait produit Guyane. France 2 avait Meurtres au paradis et Tropiques criminels tous deux fabriqués à l’étranger, relativement peu coûteux à produire, exotiques, populaires et rentables. TF1 avait besoin de ses séries sous les tropiques. Pour que ses téléspectateurs oublient un peu la grisaille de la métropole, au cœur de l’hiver.
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Après un épisode spécial de Rubriques de recherche produit en Martinique, la chaîne propose donc Commandant Saint-Barthune série de six épisodes créée par Anouk Filippini et Hugo Nathan-Murat. Elle écrit des livres pour les jeunes. Lui, des épisodes de Le stagiairenotamment. Le fruit de leur première collaboration est un paradoxe. Un nanar de la plus belle eau (turquoise).
Une femme morte au sommet d’un cocotier
Difficile de faire plus que le pitch de cette série : un flic star du continent revient au pays après seize ans d’absence. Sans avoir eu le temps de faire connaissance avec sa nouvelle équipe, dont fait partie George (Philypa Phoenix), le yin pour qui il sera bientôt le yang, il enquête sur la mort d’une jeune femme retrouvée au sommet d’un cocotier. Mais le pire est à venir.
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A l’image des prémisses du programme dans lequel il tient le rôle-titre, ce Commandant Saint-Barth, interprété par l’humoriste, comédien et ex-champion de ski nautique Florent Peyre, cumule les clichés. Ils vont des chemises hawaïennes aux valves élimées, en passant par le caractère rebelle (les grands flics sont de potentiels grands voyous et vice versa), le charme (pour flirter), les compétences diverses (pour varier les plaisirs). ), les retrouvailles avec de vieux amis, l’amour de la jeunesse (pour l'”amour”), le passé criminel du père en cavale (pour la blessure), sans oublier le côté chien fou qui bouscule forcément les habitudes des la brigade.
A la manière d’un Magnum sans son Higgins ou un Bond sans son M, Saint-Barth ouvre la voie, attirant tous les regards, et laisse peu de place à d’autres personnages dont une bonne série dessinerait au contraire soigneusement les contours. Mais peut-être que ça viendra… « Je me suis totalement projeté dans le personnage »déclare l’acteur, dont l’énergie tente de se mettre au service de la série comme le flegme de Julien Doré pour Panda ou la folie débordante d’Audrey Fleurot porte IPH.
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Cette catégorie de séries policières ne repose donc plus sur le déroulement d’une enquête, passée à la deuxième, voire à la troisième place, mais sur la personnalité de son héros et sa capacité à occuper l’écran. Il manque des scènes de crime. Les morts ne parlent plus, ou très peu. Saint-Barth ne supporte d’ailleurs pas la vue d’un cadavre.
Commandant Saint-Barth répond à tous les standards du divertissement familial. Comédie policière dans la veine de IPH, Panda, Mademoiselle Holmes, Le négociateur ou La recruela série alterne action, gags et une tonne de bons sentiments. Florent Peyre, visiblement, s’amuse. Pas nous.
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