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Michel Barnier sur France 2, son gouvernement déjà menacé de censure

Michel Barnier tentera de répondre aux critiques dimanche soir sur France 2, alors que son gouvernement, alliance fragile entre les macronistes et la droite, est à peine formé et déjà sous le glaive de la censure de la gauche et du Rassemblement national.

Une motion de censure sera déposée par la gauche juste après la déclaration de politique générale du Premier ministre, prévue le 1er octobre, a confirmé le chef de file du PS Olivier Faure sur France 3. Il a toutefois noté qu’elle ne serait probablement pas votée par le Rassemblement national et était “probablement vouée à l’échec”.

Le parti Front national attend d’en savoir plus sur l’élaboration du budget 2025 avant de prendre une décision. “Nous nous réservons évidemment un droit de censure” à ce moment-là, a déclaré son vice-président Sébastien Chenu sur franceinfo.

Comment Michel Barnier peut-il tenter de désamorcer la situation ? Son entourage et France Télévisions ont annoncé sa présence au journal de 20 heures de France 2, dimanche soir. Avant cela, il rencontrera les visiteurs des Journées du patrimoine à Matignon.

Les premiers pas officiels des 39 nouveaux ministres n’interviendront pas avant lundi.

Un petit-déjeuner d’accueil se tiendra à 8h00 rue de Varenne avant la passation de pouvoir entre 10h00 et 13h00. Puis, un Conseil des ministres est prévu à 15h00 à l’Elysée autour du président de la République Emmanuel Macron.

Le nouveau gouvernement fait la part belle au parti présidentiel Renaissance, et une belle place au parti Les Républicains, qui n’a pourtant obtenu que 47 députés à l’Assemblée nationale à l’issue des législatives anticipées.

C’est « le plus à droite de la Ve République », a dénoncé Olivier Faure.

Le ton était donné samedi soir. « Un seul mot d’ordre : rétablir l’ordre pour assurer la concorde », a affirmé le nouveau ministre LR de l’Intérieur Bruno Retailleau sur X. Son profil très conservateur sur les questions sociales et très ferme sur l’immigration cristallise les critiques à gauche mais aussi au sein du camp présidentiel.

– Contexte très tendu –

La préparation du budget, déjà retardée d’un montant inédit, constitue l’urgence numéro un dans un contexte très tendu. Signe de son importance, Michel Barnier a voulu garder un oeil sur ce dossier explosif en plaçant le ministre des Comptes publics de Macron, Laurent Saint-Martin, sous sa tutelle directe.

« Exclure automatiquement certains prélèvements exceptionnels et ciblés ne serait pas responsable » compte tenu de l’état des finances publiques, a estimé dans le Journal du Dimanche le nouveau ministre de l’Economie et des Finances, le jeune macroniste Antoine Armand. Il a également promis de « réduire les dépenses publiques ».

Parmi les noms connus du public, Rachida Dati reste à la Culture, et Sébastien Lecornu aux Armées.

Les rares survivants sont le MoDem Jean-Noël Barrot, promu aux Affaires étrangères, ainsi que les macronistes Catherine Vautrin, qui part aux Territoires, et Agnès Pannier-Runacher, dans un grand ministère de la Transition écologique et de l’Energie.

Parmi les nouveaux entrants, la principale surprise est la députée Renaissance de l’Education nationale Anne Genetet, plus connue pour les questions de défense.

Les syndicats enseignants tirent déjà des salves contre le ministre, « une erreur de casting au vu des enjeux pour l’école » selon Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU. D’humeur « colérique », Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, déplore la nomination d’un « clone de Gabriel Attal pour poursuivre la politique initiée ».

Deux semaines après la fin des Jeux paralympiques, les associations s’inquiètent également de l’absence du handicap dans les intitulés des ministères.

Le seul hic est venu de la gauche, alors qu’Emmanuel Macron prônait un gouvernement de « rassemblement » et que Michel Barnier s’efforçait d’attirer les sociaux-démocrates : Didier Migaud à la Justice. Mais l’ancien député socialiste a quitté la politique active en 2010.

L’alliance de centre-droit a été immédiatement marquée par des tensions entre le Premier ministre et le bloc central du président, qui gouvernait sans partage depuis sept ans.

En cause, une équipe jugée trop à droite et dont le programme reste flou. Pour faire le point, le groupe Ensemble pour la République (EPR, ex-Renaissance) a décidé de se réunir dimanche en fin de matinée, a appris l’AFP de Source au sein du parti de Macron.

Ce gouvernement « signe la fin du macronisme +de gauche et de droite+ », a relevé l’eurodéputé Renew Bernard Guetta.

“N’importe qui peut tuer n’importe qui, demain vous mettez en place un autre gouvernement ce sera la même chose”, a commenté sur Radio J, le président de l’UDI et sénateur centriste Hervé Marseille, allié d’Emmanuel Macron.

Contraint de renoncer à certaines de ses prérogatives dans cette situation de coalition, le chef de l’Etat se concentre sur l’international avec un discours dimanche à Paris sur le thème des conflits et de la paix devant la communauté de Sant’Egidio, proche du Vatican. Il sera mardi et mercredi à New York à l’Assemblée générale de l’ONU.

 
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