François Bayrou compte sur la gauche, et particulièrement sur les socialistes, pour éviter la censure
L’équation reste toujours aussi délicate pour le Premier ministre, engagé dans des négociations avec la gauche non mélenchoniste, sans toutefois contrarier ses alliés, les Républicains voire les macronistes, qui haussent le ton face à une éventuelle baisse des retraites.
Alors que son prédécesseur Michel Barnier avait tenté en vain d’obtenir la non-censure de l’extrême droite, en accédant à plusieurs des revendications du Rassemblement national, François Bayrou mise cette fois sur la gauche et particulièrement sur les socialistes pour trouver une voie de passage. . Sans les voix des socialistes, la France Insoumise et le RN ne peuvent renverser le gouvernement.
Toute la journée de lundi, l’exécutif a multiplié les discussions. “Ils ont l’air d’être en difficulté, mais au final c’est maigre”a résumé à l’AFP la patronne des écologistes Marine Tondelier, qui s’est entretenue par téléphone avec Éric Lombard (Économie), Catherine Vautrin (Travail et Santé) et Amélie de Montchalin (Comptes publics). “Je n’ai toujours pas beaucoup d’arguments pour ne pas voter la censure”a-t-elle ajouté.
-Les dirigeants des communistes, dont Fabien Roussel, se sont également entretenus avec Éric Lombard. Mais ce sont les socialistes qui ont animé la journée, avec un meeting de deux heures lundi soir à Matignon qui s’est soldé par un échec. « Au moment où je vous parle, les propositions qui sont sur la table ne sont pas acceptables pour le Parti socialiste et nous le regrettons »argued party secretary general Pierre Jouvet.
De quoi jeter le PS dans les bras de la censure, puisqu’une motion sera sans doute déposée par les Insoumis mardi, dans la foulée d’une déclaration de politique générale.
Si, faute de soutien du Rassemblement national au texte de LFI, le gouvernement ne devait pas tomber immédiatement, l’incapacité de M. Bayrou à rallier le PS fait douter de la pérennité de ce gouvernement qui pourrait, comme son prédécesseur, se heurter au mur de vote sur le budget en cours de négociation.