« Le groupe leur proposera les équipements nécessaires pour qu’ils puissent continuer à bénéficier de l’ensemble des programmes de leurs chaînes sur les autres modes de diffusion (satellite, ADSL et fibre via les opérateurs télécoms, Internet/OTT depuis l’application Canal+ sur tous les écrans connectés). », est-il ajouté.
Filiale de Vivendi, aux mains du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, le groupe conservera cependant deux chaînes gratuites sur la TNT après la disparition annoncée de C8 le 28 février : la chaîne d’information CNews et CStar, mêlant musique et magazines.
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Canal+, qui avait déjà menacé à plusieurs reprises de quitter la TNT, conteste notamment « l’augmentation de sa taxe versée au CNC » (Centre national du cinéma) et les « menaces sur son taux de TVA, pourtant directement lié à son statut de le premier financier du cinéma français.
Selon un observateur du secteur audiovisuel, « c’est la chronique d’une fin annoncée ».
“Inévitable”
Canal+ en parle depuis 2020 et le mouvement semblait « inévitable », alors que le groupe a évolué vers une plateforme numérique.
Par ailleurs, la décision de l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, de ne pas renouveler la fréquence de C8 “déséquilibre profondément l’activité de ses chaînes payantes sur la TNT”, justifie le groupe audiovisuel. La décision de l’Arcom en juillet a provoqué une explosion dans le secteur audiovisuel, certains y voyant une forme de censure, d’autres exprimant leur satisfaction.
En évinçant C8, qui a accumulé 7,6 millions d’euros d’amendes en raison des dérives de l’animateur vedette Cyril Hanouna à la tête de l’émission “Touche pas à mon poste”, le régulateur avait envoyé un signal fort aux chaînes sur la nécessité de respecter leurs obligations, notamment en matière de contrôle de l’antenne.
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L’évolution de jeudi intervient alors qu’Arcom doit finaliser dans les prochains jours le processus de réattribution de 15 fréquences TNT en 2025, dont C8 a été exclue.
Elle intervient également à quatre jours d’une assemblée générale décisive sur le projet de scission du groupe Vivendi en quatre entités indépendantes, dont la société Canal+.
En cas de feu vert des actionnaires, Canal+ sera cotée à la Bourse de Londres à partir du 16 décembre.
La télévision numérique terrestre (TNT), lancée en 2005 en France métropolitaine, structure encore largement le paysage audiovisuel français et reste le seul mode de réception de la télévision pour près de 20 % des foyers équipés d’un poste.