Primée par le public au Festival TV de Luchon depuis son dévoilement il y a trois ans, avant de devenir en 2022 la série belge la plus regardée sur la RTBF (tant à la télévision que sur Internet) puis d’être achetée dans le monde entier – de l’Australie aux Etats-Unis, via le Canada, la France et la Grande-Bretagne -, Pandore réussi complètement son examen d’entrée.
Avec Bruxelles en toile de fond, la première saison nous faisait découvrir Mark Van Dyck (Yoann Blanc), un parlementaire opportuniste, Claire Delval (Anne Coesens), une juge d’instruction combative, ainsi qu’une grande galerie de personnages. A l’approche d’une campagne électorale marquée par le viol d’une jeune militante, plusieurs d’entre eux allaient s’affronter.
Faire vivre un thriller politico-psychologique captivant et inédit en Belgique francophone, co-créé par un trio féminin, formé par Coesens elle-même avec deux réalisatrices remarquées pour leur premier long métrage, Savina Dellicour (Tous les chats sont gris) et Vania Léturcq (L’année prochaine). Trois débutants en écriture sérielle, précieusement soutenus par un auteur – et avocat flamand, l’expérimenté Willem Wallyn, créateur de la série 1985.
Deux ans plus tard, tout ce beau monde revient avec six épisodes – au lieu de dix, comme c’est la tendance internationale actuelle. Mark est devenu ministre de la Justice et Claire est redevenue avocate. Elle devra notamment défendre Alix (Jimony Ekila), une jeune geek devenue lanceuse d’alerte pour avoir dénoncé les dérives d’une grande entreprise, étroitement liée à… Mark.
De quoi emmener nos héros dans une vaste affaire, qui nous entraîne une nouvelle fois dans les arcanes du pouvoir, cette fois surtout économique. Jamais manichéen et bien écrit (les scénarios ont été relus par des avocats, des juges, des policiers, des lobbyistes), l’ensemble, plus serré et rythmé, nous captive toujours, se bonifiant même d’épisode en épisode.
Et nous renseigne sur les applications d’espionnage téléphonique qui, selon les auteurs, sont «bien plus présent autour de nous qu’on l’imagine». Trois soirées passionnantes en perspective, même si la RTBF place tous les épisodes (16 donc) sur sa plateforme Auvio à partir de ce mardi. Pas étonnant qu’une troisième saison soit déjà envisagée…