Cult (Prime Video), une mise en abyme passionnante et vertigineuse de « Loft Story »

Cult (Prime Video), une mise en abyme passionnante et vertigineuse de « Loft Story »
Cult (Prime Video), une mise en abyme passionnante et vertigineuse de « Loft Story »

CRITIQUE – La série ne se contente pas de reconstituer « The Loft », la série culte et tant décriée du début des années 2000, mais se concentre sur ce qui se passait en coulisses. Un formidable thriller médiatique.

Qui aurait cru que l’un des programmes les plus critiqués du PAF inspirerait l’un des thrillers les plus redoutables de cette rentrée ? En ligne depuis vendredi sur Prime Video, la série Culte revient sur la naissance de la télé-réalité en , avec l’arrivée, fin avril 2001, sur M6, du premier programme de ce genre, « Histoire du loft ».

Culte a insufflé une décennie dans l’esprit de ses créateurs, les trentenaires Matthieu Rumani et Nicolas Slomka. « Le monde de la télévision nous fascine. On adore les séries américaines qui se déroulent dans cette arène : UnReal, la salle de presse, l’émission du matin. Univers que la fiction française n’a pas vraiment exploré. Quand nous avons découvert Le réseau social par David Fincher sur l’avènement de Facebook, on s’est dit : « Quel est l’équivalent tricolore qui a changé l’histoire ». Nous avons crié « Histoire de Loft ! ». Ce phénomène de société a marqué toute une génération, à l’école, à la maison… Journalistes, politiques et sociologues ont débattu du sujet »souligne le duo.

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Popularité et controverses

Témoignages, livres, rushes, archives , articles d’époque… le matériel que découvre le tandem est une mine d’or entre conflits internes, guerre entre TF1 et M6, étonnantes aventures humaines. Culte a également reçu le soutien et les confidences de la véritable productrice de “Loft Story”, Alexia Laroche-Joubert. Elle a produit les six épisodes de la série. Une mise en abyme assumée. Pas toujours à son avantage.

Dans la série, elle est renommée Isabelle de Rochechouart. Interprété par Anaïde Rozam (Magnifique), cette femme ambitieuse entend bousculer l’élite intellectuelle bourgeoise. Et imposer la jeunesse française dans toute sa diversité dans la petite vitrine. Comme elle, les protagonistes, côté production, ont pris des noms pour permettre une certaine dramatisation. Les candidats apparaissent toutefois sous leur identité.

Ces six épisodes ne reconstituent pas bêtement « The Loft ». Ils se concentrent sur ce qui se passe en coulisses, là où on s’arrache les cheveux pour réaliser un casting dans les délais et dans les limites du budget. Et de vendre le concept néerlandais de « Big Brother » à des sensibilités françaises plus puritaines.

Cette urgence est orchestrée par Louis Farge. Le célèbre directeur de Suivre divise l’écran, fait parler ses personnages en marchant, portable à l’oreille. Le célèbre « Walk and talk » du scénariste Aaron Sorkin. Techniciens et producteurs vivent, mangent et dorment dans leurs bureaux, face à la popularité et aux controverses de leur programme. Ce « loft » dans le « loft » donne naissance à un thriller médiatique survolté qui n’exclut ni l’humour, ni la paranoïa, ni la sincérité.

La spirale de la renommée

Les séquences entrées dans la mémoire collective sont vues à travers les yeux de ceux qui ont déclenché un phénomène au-delà d’elles. Les ébats de Loana et Jean-Edouard affolent Isabelle qui enfourche un scooter pour rejoindre le studio. Une fois devant la console, elle hésite à couper le stream. En fin de compte, le CSA réagira moins à cette adhésion qu’au tabagisme des lofteurs.

Culte n’évitons pas la spirale de la renommée soudaine, de cette fiction du réel qui brouille les lignes. Comme Karim, le directeur de casting incarné par Sami Outalbali (Éducation sexuelle) qui s’attache beaucoup trop aux (anti)héros et archétypes qu’il crée de toutes pièces.

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Cheveux décolorés et sourcils rasés, Marie Colomb (Laetitia) dresse le portrait d’une Loana empathique et émouvante dans sa quête de l’amour. Loin de l’image de victime bimbo qui lui colle encore à la peau. Source de mille et une polémiques lors de sa diffusion, « Loft Story » apparaît très sage, c’est l’autre vertu de cette série, au vu des programmes qui arriveront après et pousseront toujours plus loin les poubelles.

 
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