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Inspirée de la vie de son créateur et interprète, Richard Gadd, la série sur un comédien et la femme qui le harcèle entraîne le spectateur dans un tourbillon de souvenirs refoulés qui emprunte au thriller paranoïaque.
Avec un bond de 64% dès sa deuxième semaine suivi d’un maintien soutenu dans le podium des programmes les plus regardés sur Netflix au mois d’avril, sans étoile et malgré un titre assez déconcertant (non vous n’êtes pas dans l’onglet jeunesse) , voilà le dernier détenteur du rôle désormais routinier de petite pépite nationale érigée de manière inattendue en plateforme hégémonique à sensation. Écrit, réalisé et interprété par le comédien écossais Richard Gadd d’après son one-man show éponyme, Mon petit renne est une histoire d’inspiration autobiographique centrée sur la relation entre un double fictif renommé Donny et une étrange âme perdue, harceleuse de la capitale qui a jeté son dévolu sur lui en 2015 et a fait de sa vie un enfer pendant deux ans.
Position des complices
Gadd a changé les noms, les faits, les lieux, brouillant les chemins que des spectateurs malveillants auraient pu tenter d’emprunter pour harceler à leur tour les personnes dont il s’inspire (Martha la harceleuse, Darrien le producteur toxicomane et violeur). Il n’en est pas moins le seul maître à bord, narrateur-dictateur d’un reportage romancé sans autre point de vue que le sien, même s’il prend heureusement soin de contrebalancer sa toute-puissance par un florilège d’aveux honteux. et d’autres préférences masturbatoires coupables.
Le bouillonnement narcissique des souvenirs refoulés emprunte au thriller paranoïaque, au stand-up bien sûr, voire au film cérébral à la Charlie Kaufman : une présentation dont l’ordonnancement impeccable
