La franchise Est tombé s’impose depuis 2013 dans le cinéma d’action avec des films aux intrigues musclées, où un Gerard Butler en pleine forme sauve le monde occidental d’attentats terroristes de plus en plus violents. On pensait que le dernier volet, La chute du président, marquerait la fin de cette saga. Cependant, la série Paris est tombé vient relancer l’univers, avec de nouvelles ambitions et un casting renouvelé. Pourtant, après avoir visionné les deux premiers épisodes, je reste partagé sur cette tentative. D’abord, il est important de souligner que Gerard Butler, le pilier des précédents films, est ici absent de l’écran, se contentant du rôle de producteur – assez surprenant même quand on sait que l’acteur avait poursuivi en justice la société de production qui l’avait sous-payé en manipulant les chiffres des films. À sa place, c’est Tewfik Jallab qui prend les rênes, incarnant un garde du corps surentraîné, mais parfois un peu trop impliqué dans son rôle. Si Jallab parvient à apporter une certaine énergie à son personnage, il lui manque peut-être ce charisme brut et cette présence imposante qui ont fait de Butler une figure incontournable de la franchise.
L’agent de protection Vincent Taleb et l’agent du MI6 Zara Taylor unissent leurs forces pour déjouer un attentat contre le ministre de la Défense lors d’une réception à l’ambassade britannique à Paris. Mais Vincent et Zara se rendent vite compte que le plan du terroriste Jacob Pearce est bien plus vaste et vise les plus hautes sphères du gouvernement. Vincent et Zara pourront-ils empêcher Paris de tomber entre les mains de cet homme vengeur ?
Quant à Sean Harris, dans le rôle de l’antagoniste, il est plutôt convaincant, mais son interprétation manque d’originalité. Il semble rejouer sans cesse son personnage de Solomon Lane, méchant emblématique de la série. Mission Impossible 5 et 6. Si Harris excelle dans les rôles de terroristes froids et calculateurs, ici, on a le sentiment qu’il reste trop superficiel, sans réelle nuance. Certes, il est terrifiant à sa manière, mais on ne peut s’empêcher de ressentir une certaine répétitivité dans ses performances. Les premières minutes de Paris est tombé poser un décor intrigant. Le ministre de la Défense est la cible d’un complot politique sur fond de violence extrême, où un sniper sème la mort sur les toits de Paris. Cela aurait pu donner lieu à une série palpitante. Malheureusement, l’intrigue manque de subtilité. On voit les rebondissements venir de loin, et les personnages semblent souvent prisonniers de clichés éculés. C’est sans doute l’un des principaux défauts de la série : son manque de surprises.
Tout est prévisible, du comportement des protagonistes aux développements de l’intrigue. Le scénario est linéaire et trop manichéen, avec des méchants clairement identifiés dès le départ et des « gentils » surentraînés mais manquant parfois de crédibilité. Le héros est un ancien militaire et son coéquipier un responsable des ressources humaines qui, contre toute logique, semblent parfaitement capables de mener une guerre contre un terroriste international. Cette incohérence dans le scénario empêche d’y adhérer pleinement. Les amateurs de films d’action apprécieront sans doute les scènes de combat et de fusillade qui ponctuent les deux premiers épisodes. La violence est omniprésente, et certaines séquences atteignent un niveau de brutalité presque inquiétant. Si l’intention est probablement de choquer le spectateur, certaines scènes semblent exagérées et parfois gratuites, ne servant pas toujours le récit de manière significative.
Il faut quand même reconnaître que certaines scènes d’action sont bien exécutées. Si vous cherchez un divertissement léger, ces moments de tension sont agréables, à condition de déconnecter votre cerveau et de ne pas rechercher trop de profondeur ou de réalisme. C’est du pur spectacle, dans la lignée des films d’action hollywoodiens, avec un clin d’œil à James Bond Ou Jason Bourne. Cependant, ces scènes d’action, bien que rythmées, ne parviennent pas à compenser la faiblesse d’une intrigue qui s’essouffle rapidement. Autre critique que l’on peut faire à Paris est tombé Concernant son format. Si la franchise « Has Fallen » fonctionnait plutôt bien au cinéma, où l’action et l’intrigue pouvaient être concentrées sur deux heures intenses, cette transition vers une série télévisée semble mal gérée. Chaque épisode suit une structure procédurale, où une nouvelle menace apparaît, suivie de la mort et de la destruction, et se termine par une résolution rapide. Cette mécanique, déjà vue dans de nombreuses séries, devient vite lassante.
Le deuxième épisode, en particulier, souffre d’un manque évident de renouvellement. Là où l’on espérait une plongée plus profonde dans l’intrigue ou les personnages, on se retrouve avec des situations répétitives qui ne font que recycler des schémas narratifs éculés. Il est également difficile de maintenir la tension sur plusieurs épisodes lorsque l’intrigue principale semble déjà résolue dès les premières minutes. Paris est tombé aurait probablement mieux fonctionné en tant que film, où l’action aurait pu être plus concentrée et les rebondissements moins prévisibles. En conclusion, je dirais que Paris est tombé n’est pas une mauvaise série si vous cherchez un divertissement léger, sans avoir à trop réfléchir. C’est un peu comme un film d’action du dimanche soir : vous le regardez, vous appréciez les scènes d’action et vous l’oubliez rapidement. Si vous êtes fan de la franchise Est tombévous y retrouverez peut-être des éléments familiers, mais ne vous attendez pas à la même intensité que dans les films.
Personnellement, je suis un peu déçue par le manque de profondeur du scénario et la prévisibilité de l’intrigue. Le casting aurait pu être mieux choisi, et le format de la série ne semble pas adapté à ce type d’histoire. Cela dit, la série possède tout de même quelques bons moments, notamment grâce aux scènes d’action et à la performance de Sean Harris, malgré son manque d’originalité. Pour conclure, Paris est tombé reste un bon divertissement si on éteint son cerveau et qu’on ne recherche pas la subtilité ou le réalisme. C’est peut-être ce qui en fait à la fois sa force et sa faiblesse : un spectacle facile à consommer, mais qui laisse un goût de déjà-vu.
Note : 4/10Bref, une belle introduction mais un deuxième épisode qui donne l’impression que la série doit combler les lacunes pour arriver au bout (il y aura 8 épisodes !) sans vraiment chercher à surprendre le spectateur.
Diffusé sur Canal+ à partir du lundi 23 septembre 2024. Disponible sur myCanal