Enfin une série qui montre le vrai visage de l’adolescence

Enfin une série qui montre le vrai visage de l’adolescence
Enfin une série qui montre le vrai visage de l’adolescence

Un petit OVNI dans une série ados, Ceux qui rougissentinterprétée et réalisée par Julien Gaspar-Oliveri, regarde droit dans les yeux le mal-être des jeunes. Diffusée ce mardi sur Arte, la mini-série, élue meilleure série Format Court au Festival Séries Mania en 2024, s’éloigne des codes du teen drama habituel pour aller à la rencontre des lycéens d’aujourd’hui, préférant la beauté de l’ordinaire à la jeunesse romancée des séries ados contemporaines.

La fiction de huit épisodes de dix minutes pose sa caméra dans un gymnase où un professeur remplaçant (Julien Gaspar-Oliver) vient perturber le quotidien monotone d’un atelier de théâtre. Abasourdis par les destructions commises Le songe d’une nuit d’été Shakespeare, il bouscule la troupe de onze étudiants abasourdis par un texte classique qu’ils peinent à comprendre. Par des improvisations insolites, il les aide à sortir des sentiers battus et à s’affranchir de leur carcan. Les étudiants se croisent et laissent s’exprimer la vérité de leur expérience individuelle.

Loin des villas cossues de Beverly Hills Et Plage de Newportla série part à la rencontre d’une jeunesse bourgeoise, endurcie au langage de la rue, à la fois impressionnable et prisonnière du rôle social qui lui est assigné. Les regards s’apprivoisent, les individualités se libèrent dans un sentiment de cohésion. Si les blessures et les défauts apparaissent subtilement à travers des exercices larmoyants, la série évite de tomber dans l’écueil de la caricature à la manière Peaux Ou Euphorie (aussi excellentes soient-elles ces deux séries) qui montrent une jeunesse à la dérive et en proie aux addictions.

Une mise en abyme choquante

A mi-chemin entre documentaire et fiction, les onze jeunes ont été choisis « pour leur spontanéité et leur complémentarité », devenant tour à tour « la Source et le sujet d’un scénario écrit pour eux, et réécrit au fil du tournage, à partir d’improvisations collectives », précise Arte. « On assiste vraiment aux premiers pas candides de ces jeunes dans un métier qu’ils souhaitent exercer. On a improvisé sur une situation donnée et cela m’a donné les grandes lignes de l’épisode du lendemain », explique Julien Gaspar-Oliveri.

On assiste à une mise en abîme émouvante d’acteurs jouant des apprentis comédiens, purs et maladroits, dont l’émotion brute s’exprime autant à travers les gros plans de leurs visages juvéniles que par leurs gestes fragiles. Difficile de ne pas se laisser emporter par la pureté de ces jeunes esprits, traversés par l’espoir d’un avenir meilleur. Ceux qui rougissent Regardez ces jeunes se dévoiler dans le lâcher-prise. La honte laisse peu à peu place à la curiosité, la méfiance à la confiance, la paresse à l’envie. La série entraîne son public dans une exploration nostalgique de sa propre adolescence et parvient à trouver de la beauté dans la banalité de l’existence. Aussi poignante que touchante.

 
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