Une Cherbourgeoise sur France 2 pour la bonne cause

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Par

Ludivine Laniepce

Publié le

19 septembre 2024 à 08:44

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C’était un téléviseur sur lequel elle avait déjà posé le pied. Vendredi dernier, Violette, une jeune fille de 18 ans originaire de Cherbourgse présente seul devant les acheteurs professionnels de « Affaire conclue», sur France 2. Lors de sa dernière apparition, auprès de son père Didier-Martin, elle était en 6eet.

Depuis 2017, ce programme destiné au grand public invite les particuliers qui le souhaitent se séparer d’un objetLe vendeur rencontre d’abord un commissaire-priseur pour une estimation, puis cinq acheteurs professionnels (brocanteurs, antiquaires, collectionneurs, etc.) pour une enchères Le produit de la vente est ensuite remis par le plus offrant au vendeur.

Pour l’association Abou-Sorro

Cette fois, Violette est venue avec un vase en parfait étatayant appartenu au grand-oncle de son père. Issu des mouvements Art Déco et Art Nouveau, ce vase signé « Le verre français » provient de la Usine Charles Schneiderle maître verrier de la plus grande verrerie d’art d’Europe dans les années 1920 et 1930.

Le commissaire-priseur l’estime à 700 euros. Violette espère plus. Et elle est confiante : « J’ai de bons arguments. »

Dans la salle des ventes, face aux cinq professionnels, elle leur explique à quoi était destinée la somme récoltée lors de sa première visite quelques années plus tôt : « Pour l’association de mon père. L’argent avait servi à financer une école en Guinée . C’est désormais construit et l’idée est de continuer à développer l’école.

Les enchères démarrent à 200 euros et les 700 euros sont rapidement atteints. Violette motive les acheteurs, plaide en faveur de la belle histoire de son vase, acheté avec le premier salaire de son grand-père. L’affaire sera finalement conclue avec le collectionneur Bernard Dumeige à 2 100 euros.

Un sérieux coup de pouce pour son père, président de l’association Abou-Sorro et professeur d’histoire-géographie à la retraite. « Ce n’est pas une somme négligeable, apprécie Didier-Martin. Nous avons de quoi organiser l’inauguration officielle de l’école en Guinée en décembre prochain. Cet objet est la touche finale. »

« À partir d’une idée, nous parvenons à scolariser 600 enfants »

Lors d’un voyage au nord de l’île de Kassa, au large de Conakry, Didier-Martin se demande pourquoi les enfants qu’il rencontre sur la plage, occupés à coudre des filets de pêche, ne sont pas à l’école. « On m’a répondu que l’école se trouve à l’autre bout de l’île et que les parents avaient renoncé à les envoyer à l’école à cause de la distance, des animaux, des risques de blessures… »

Avec un professeur d’université guinéen né dans le village de Kassa, Didier-Martin a décidé de créer une association, Abou-Sorro, en 2009, pour réussir à fournir aux villages de Kassa et Manguéd’unécole primaire .

Au fil des années, en France, les membres de l’association ont réussi à récolter des fonds, notamment grâce aux brocantes. « Je ne me suis jamais découragé, se réjouit le professeur. Et la mairie de Cherbourg nous a aidés en nous fournissant une enveloppe. »

La première pierre du groupe scolaire a été posée en 2018. « Il a ouvert en 2020. Aujourd’hui, tous les enfants, 600, sont scolarisés du CP au CM2, avec quatre enseignants. J’utilise aussi cette pédagogie avec les jeunes en France. Comment, à partir d’une idée, on arrive à scolariser 600 enfants. »

Didier-Martin se rend régulièrement en Guinée pour suivre les élèves de l’école financée par son association Abou-Sorro. ©Document envoyé à La Presse de la Manche

En décembre prochain, Didier-Martin et d’autres membres d’Abou-Sorro reviendront en Guinée pour lainauguration officielle« 200 millions d’enfants sont privés d’école dans le monde, rappelle-t-il. Quand un couple attend un enfant en France, la première chose qu’il regarde, c’est où se trouve l’école la plus proche. Pour nous, c’est naturel. Mais on oublie que ça ne marche pas comme ça pour tout le monde. »

Quant au message qu’il adresse aux élèves et à leurs parents de cette école de Guinée : « Le futur président de la Guinée est peut-être dans la classe ! »

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