Les quatre soldats israéliens, (GD) Naama Levy, Liri Albag, Daniella Gilboa et Karina Ariev, présentés devant la foule à Gaza avant leur libération le 25 janvier 2025 (AFP / Omar al-Qattaa)
Une trêve fragile visant à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza entre dimanche dans sa deuxième semaine, au lendemain de la libération de quatre otages israéliens et de quelque 200 prisonniers palestiniens, salués de part et d’autre de scènes de joie.
Signe des difficultés dans la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, un différend de dernière minute a bloqué le début du retour prévu vers le nord du territoire de centaines de milliers d’habitants émus samedi par 15 mois de guerre, déclenchés par l’attaque sans précédent contre le Hamas le 7 octobre 2023.
L’un des 200 détenus palestiniens libérés par Israël en échange de la libération de quatre soldats israéliens otages à Gaza à son arrivée à Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 25 janvier 2025 (AFP / Zain Jaafar)
Israël a conditionné l’ouverture du « corridor Netzarim », qui isole le sud du nord de Gaza, à la livraison d’un otage civil, Arbel Yehud, invoquant le non-respect par le Hamas d’un terme de l’accord de trêve qui n’a pas été conclu. public, l’obligeant à libérer « d’abord » les civils.
Pendant ce temps, Samia Helles, originaire de Gaza-Ville, s’est retrouvée bloquée sur la route avec ses trois enfants. “Je ne sais toujours pas si ma maison est encore debout ou détruite (…) si ma mère est vivante ou morte”, a déclaré à l’AFP cette femme de 26 ans.
Un responsable du Hamas a déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat que l’otage civil serait “libéré à l’occasion du troisième échange” prévu le 1er février.
– « amenez-les tous » –
Un premier échange de trois otages israéliens contre 90 prisonniers palestiniens a eu lieu au premier jour de la trêve, le 19 janvier, dans le territoire palestinien dévasté et plongé dans une grave crise humanitaire.
Lors du deuxième samedi, Daniella Gilboa, Karina Ariev, Liri Albag et Naama Levy, âgées de 19 à 20 ans, ont été présentées sur un podium devant une foule encadrée par des combattants cagoulés des branches militaires du Hamas et du Jihad islamique allié.
Souriants, en uniformes kaki, ils ont fait l’éloge des Gazaouis rassemblés, avant d’être emmenés en Israël, où ils ont retrouvé leurs parents pour de longues accolades dont l’armée a diffusé des photos.
Les jeunes femmes, qui effectuaient leur service militaire affectée à la surveillance de la bande de Gaza lors de leur enlèvement, ont ensuite été transférées vers un hélicoptère dans un hôpital près de Tel-Aviv, accueillies par une foule brandissant des drapeaux israéliens.
Parents et sympathisants des quatre soldats israéliens libérés, sur la « Place des Otages » à Tel Aviv le 25 janvier 2025 (AFP / John Wessels)
L’hôpital a déclaré qu’ils étaient dans un « état stable ».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué un “moment très heureux”, la Maison Blanche assurant qu’elle poursuivrait ses efforts avec Israël pour la “libération de tous les otages restants”.
-A Tel-Aviv, des cris de joie ont éclaté sur la « Place des Otages » parmi les proches et sympathisants des militaires à la vue des images montrant en direct leur libération.
« Réduisez-les à la maison maintenant, tout le monde ! » » en ont lancé certains dans la foule, déclenchant des applaudissements.
Dans la soirée, des proches d’otages et leurs soutiens ont également manifesté à Tel-Aviv pour réclamer le retour des autres otages, 87 personnes dont 34 morts selon l’armée, sur un total de 251 évacués le 7 octobre 2023.
– 33 otages contre 1.900 prisonniers –
L’attaque du Hamas contre Israël du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.
L’offensive lancée en représailles par Israël dans la bande de Gaza assiégée a fait au moins 47.283 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas.
La première phase de l’accord de cessez-le-feu doit durer six semaines et permettre la libération de 33 otages pour quelque 1.900 prisonniers palestiniens au total.
Des Gazaouis déplacés près d’un barrage israélien en Nous attendons de pouvoir rentrer chez eux, au nord du territoire palestinien, le 25 janvier 2025 (AFP / Eyad Baba)
Durant cette première phase doivent être négociés les termes de la seconde, qui doit permettre la libération des derniers otages, avant la dernière étape sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts en captivité.
Mais sous la pression de l’extrême droite, une partie du gouvernement de Benjamin Netanyahu veut reprendre les combats à l’issue de la première phase de l’accord, ce qui condamnerait probablement les derniers otages.
A Ramallah, en Cisjordanie occupée, une foule brandissant des drapeaux palestiniens a accueilli en liesse une partie des 200 Palestiniens qui viennent d’être libérés.
Portés sur les épaules par des habitants, toujours vêtus de l’uniforme des prisonniers, ils ont retrouvé leurs proches entre étreintes et larmes. « Nous demandons à Dieu de libérer tous nos frères que nous avons laissés derrière nous », a déclaré Azzam Al-Shallalta.
La liste des prisonniers libérés – 199 Palestiniens et un Jordanien – comprend 120 condamnés à la réclusion à perpétuité – que Mohammed All, membre du Fatah, a emprisonné sans discontinuité depuis octobre 1985 – dont 70 ont été exilés en Egypte, selon le club des prisonniers. Quatorze autres prisonniers ont été transférés à Gaza.
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