Quelles sont les conséquences du retour de Donald Trump à la Maison Blanche pour le Mouvement sportif mondial ?
« Je pense qu’il n’est pas contesté qu’il aime le sport. Il avait même organisé un Trump Tour (à la fin des années 80, ndlr), (qui se voulait un) concurrent du Tour de France. Je me dis qu’un homme qui organise des courses cyclistes, par définition, il peut y avoir quelque chose de bien ! Il a un soutien sportif en général. Si je devais être élu, j’ai plusieurs déplacements immédiats et indispensables : Milan-Cortina, puisque c’est là que se dérouleront les prochains JO (en 2026, ndlr), Los Angeles (hôte des jeux d’été en 2028), et il semble également légitime de rencontrer le président des États-Unis. Ce sera l’occasion de réaffirmer l’autonomie du mouvement sportif, qu’il appartient au CIO de définir qui doit participer ou non aux jeux. »»
Il peut également être question de l’Agence mondiale antidopage (AMA, financée pour moitié par le CIO), à laquelle les États-Unis ont récemment refusé de verser leur contribution financière…
« Il est clair qu’avec la publication de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), la publication de l’accord sur le climat, il y a une volonté de remettre en question le multilatéralisme. Ce sera naturellement un sujet, et je rappelle que l’attribution à Salt Lake City des Jeux Olympiques de 2034 est conditionnée à ce sujet (respect de l’autorité de l’AMA). »»
Les incendies de Los Angeles vous inquiètent pour les JO 2028 ?
« Les faits nous montrent qu’il y a un réchauffement climatique. Je n’ai pas d’inquiétude majeure quant à la capacité de Los Angeles à organiser les Jeux Olympiques. Cela a une conséquence sur la capacité à assurer (financièrement) l’annulation de l’événement. Il faudra aussi tirer les conséquences en termes de défense incendie, de moyens mis, de capacité de réaction. »»
Sur la question de la participation des sportifs transgenres aux compétitions, l’un de vos concurrents, le Britannique Sébastien Coe, plaide pour une clarification. Quelle est votre position ?
«Avec les décrets très récents que Trump a pris, ce sera aussi un sujet. Tout le monde est le bienvenu dans le monde du sport, les personnes transgenres sont les bienvenues. Mais la participation des personnes transgenres à des compétitions dans le sexe dans lequel elles souhaitent concourir n’est pas un droit fondamental, dans la mesure où cela ne doit pas altérer ou remettre en question l’égalité des chances et une compétition loyale. En athlétisme, en cyclisme, ça peut avoir une influence. Est-ce que le simple fait de rouler, de naviguer, de tirer, affecte une compétition loyale ? Le CIO affirme qu’il faut réglementer sport par sport, ce qui n’est pas illogique. Il faudra approfondir, je pense qu’on ne peut pas se passer d’un travail scientifique qui prend forcément du temps. »»
-Envisagez-vous de revenir des Russes aux compétitions sportives ?
« Historiquement, les Russes ont toujours été une nation sportive et le rôle et la mission même du CIO sont d’unir les gens de manière plus pacifique par le sport. Ils ont vocation à prendre naturellement place dans le monde du sport. Il y aura une décision à rendre utile sur le sujet, mais un pays n’a pas vocation à être définitivement exclu du mouvement olympique, c’est clair. Pour Milan 2026, je pense qu’il ne faut pas se précipiter pour répondre à cette question, en effet. »»
Comment envisagez-vous l’avenir des Jeux olympiques d’hiver ?
« Les Jeux d’hiver sont plus victimes du réchauffement que l’inverse, il ne faut donc pas inverser l’ordre des choses. La culture neige ne me semble pas forcément une mauvaise chose à plusieurs conditions, que le cycle global de l’eau et de l’énergie soit généralement assez neutre par exemple. L’idée est toujours de privilégier la neige naturelle, mais aujourd’hui la neige de culture existe dans les stations de ski. Comme Paris 2024 a été respectueux de nombreux enjeux environnementaux, les jeux de 2030 (dans les Alpes françaises) doivent également s’y engager. »»
Quels sont vos atouts par rapport aux autres candidats à la direction du CIO ?
« Je ne me suis pas préparé toute ma vie mais mon amour pour les JO, c’est 1984, Carl Lewis. J’ai peut-être une singularité, c’est que je connais finalement les deux piliers de l’Olympisme, que sont les fédérations internationales et les comités nationaux olympiques, comme Seb Coe. Je pense avoir aussi combiné jeunesse et expérience, car encore faut-il être connecté au monde réel (le Français a 17 ans de moins que le Britannique). »»
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