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Une chaîne d’« irresponsabilités » a conduit au désastre

« Cela ne sert à rien de chercher des coupables, car beaucoup de gens n’ont pas assumé leurs responsabilités. C’est là le principal problème», dénonce Derya Basyilmaz, président de la Chambre d’architecture d’Ankara, après l’incendie meurtrier d’une station de ski en Turquie.

Le bilan définitif du drame de l’hôtel Grand Kartal s’élève à 78 morts, a indiqué jeudi le ministère de la Justice, annonçant la fin des travaux d’identification des victimes. Derya Basyilmaz s’est mobilisée avec une délégation d’experts pour établir un rapport qu’elle envisage de rendre public, a-t-elle indiqué mercredi soir à l’AFP.

Onze personnes arrêtées

A ce stade, onze personnes ont été arrêtées, dont un adjoint au maire de Bolu, la capitale voisine dont dépend la station, le chef des pompiers de Bolu, le propriétaire du Grand Kartal, son directeur général et son chef électricien. « D’après nos informations, il y avait trois perrons dans ce bâtiment… mais aucun n’était à l’épreuve du feu », précise Derya Basilmaz, qui souligne l’absence de voies d’évacuation sécurisées, à l’épreuve du feu et protégées. à travers les portes coupe-feu.

De même, poursuit-elle en précisant qu’elle n’avait pas encore eu accès aux locaux, “on sait qu’il y avait un système d’alarme, mais qu’il ne fonctionnait pas”. L’établissement était également dépourvu d’extincteurs automatiques à eau (gicleurs), conçus pour se déclencher en cas d’incendie et pour faciliter le travail des pompiers en noyant les flammes, assure-t-elle.

Manque de contrôle

Sans alarme ni voies d’évacuation, des familles entières qui séjournaient dans cet établissement de luxe pendant les vacances scolaires se sont retrouvées piégées en pleine nuit par les flammes et la fumée.

“Le fait que rien n’ait fonctionné a conduit à l’ampleur du désastre”, dit-elle. “On aurait eu beaucoup moins de victimes” si les normes de sécurité avaient été respectées, mais “peut-être pas zéro”, estime-t-elle.

Le ministre du Tourisme, Mehmet Nuri Ersoy, a déclaré que l’hôtel avait reçu toutes les certifications nécessaires. Mais selon Derya Basyilmaz, le dernier contrôle remonte à 2007. « Une certification n’est pas valable à vie. Elle doit être régulièrement révisée et mise à jour », car la réglementation évolue, note le président de la Chambre d’architecture d’Ankara, qui souligne également « de nombreuses rénovations réalisées sans experts compétents ».

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Un incendie s’est déclaré dans un restaurant

Enfin, la situation même de l’hôtel, construit au-dessus des pistes de ski pour offrir une vue panoramique, empêchait les secours d’accéder à sa façade la plus haute, déplore-t-elle.

« Normalement, les camions de pompiers doivent pouvoir accéder à tous les côtés d’un bâtiment. Aucun ne doit rester hors de portée. Cependant, l’arrière de l’hôtel était suspendu au-dessus d’une falaise. Aucun camion n’a pu y arriver. Personne n’a pu intervenir sur cette façade», regrette Derya Basilmaz. Selon la presse turque, l’incendie s’est déclaré dans un restaurant situé au quatrième étage de l’établissement, dont les façades et les intérieurs sont désormais calcinés.

Les chambres d’architecture et d’ingénierie de Turquie ainsi que les barreaux de tout le pays s’étaient déjà mobilisés après le puissant tremblement de terre qui a secoué le sud-est du pays en février 2023, faisant plus de 53 500 morts. mort.

Venus de toute la Turquie, ces professionnels ont été déployés dans les villes les plus touchées pour recueillir les preuves des nombreux manquements à la réglementation antisismique.

(AFP)

 
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