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Poursuite contre le diocèse de Sherbrooke : un témoin de 101 ans raconte l’horreur

Un homme aujourd’hui âgé de 101 ans affirme avoir été agressé sexuellement par un prêtre au milieu des années 1930. Roger Bergeron a témoigné en toute confiance mercredi au palais de justice de Sherbrooke, dans le cadre d’un recours collectif intenté contre le diocèse de Sherbrooke.

« J’ai trouvé épouvantable ce que le curé m’a fait et ce qu’il a fait devant moi. Un prêtre, faire des choses comme ça… Je ne suis pas capable d’oublier ça», a commenté M. Bergeron aux médias à sa sortie de la salle d’audience.

Devant le juge Sylvain Provencher de la Cour supérieure du Québec, Roger Bergeron a raconté l’attaque qui aurait eu lieu il y a 89 ans.

C’est l’été où il avait 12 ans, Roger Bergeron est invité à un voyage à Québec par le curé de sa paroisse, St-Georges-de-Windsor. Joseph Xyste Desautels avait réservé une chambre à l’hôtel Château-Frontenac avec un seul lit, a précisé le témoin.

Alors que le garçon et le prêtre étaient allongés dans ce lit, l’adulte aurait attouché sexuellement l’enfant, en plus de l’obliger à toucher ses parties génitales à plusieurs reprises.

«Je me suis retiré le plus possible, mais il était plus fort que moi», se souvient M. Bergeron. Voyant que le jeune homme résistait et refusait de le caresser, le prêtre décida alors de se masturber à côté de lui avant de s’endormir pour la nuit.


Il dénonce son agresseur présumé

Roger Bergeron raconte que le chemin du retour vers St-Georges-de-Windsor le lendemain matin s’est déroulé dans un silence total et qu’il n’a plus jamais parlé au père Desautel.

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« J’ai arrêté de chanter dans la chorale, je ne me suis plus jamais confessé, plus de communion non plus. J’ai arrêté de pratiquer la religion. Je n’ai jamais parlé de cet événement à personne jusqu’à récemment.

C’est en apprenant à la télévision qu’un recours collectif contre le diocèse de Sherbrooke s’organisait que le centenaire a choisi de dénoncer son agresseur présumé. Non seulement il l’a fait devant le tribunal mercredi, mais Roger Bergeron a également demandé que l’interdiction de publication qui protège l’identité des victimes présumées soit levée dans son cas.

“Je voulais que justice soit faite”, a-t-il déclaré. J’aurais aimé qu’il (le curé Desautels) soit encore en vie car il mériterait d’être sévèrement puni.

Un procès en 2026

Roger Bergeron a pu témoigner devant la Cour avant l’ouverture du procès en raison de son âge avancé. Ce procès, qui oppose plus de 100 victimes présumées au diocèse de Sherbrooke, devrait avoir lieu en 2026.

Le procureur à la tête du recours collectif, Me. Justin Wee, qualifie ce procès d’historique : « C’est la première fois qu’un diocèse visé par un recours collectif passe en jugement, aujourd’hui la décision du juge a été que le dossier soit préparé fin décembre et que le procès dure aura lieu en 2026. Alors, on sait qu’au Québec, le premier diocèse à subir un procès sera celui de Sherbrooke.

Au total, selon les plaignants, une quarantaine d’hommes du clergé ont commis des actes à caractère sexuel sur des mineurs entre 1930 et aujourd’hui.

Pour l’instant, leur avocat refuse de commenter le montant d’argent qui sera réclamé au diocèse de Sherbrooke.

 
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