Si Pierre Poilievre devient premier ministre et qu’il décide de tenir ses promesses avec l’acharnement aveugle de Donald Trump, - et le CRTC pourraient vivre leurs derniers bons jours.
Le chef de l’opposition ne cesse de répéter ses intentions hostiles à l’égard de - et du CRTC. Cet organisme, créé par Trudeau père en 1968 pour réglementer le contenu des télécommunications canadiennes et protéger la culture, est à peu près l’équivalent de la FCC (Federal Communications Commission) américaine. Au fil du temps, le CRTC, qui n’est pas un modèle d’agilité, est devenu très contrôlant et de plus en plus bureaucratique.
Si certains conservateurs – et plus d’un radiodiffuseur – souhaitent que le CRTC soit rayé de la carte, il n’en demeure pas moins qu’un organisme de réglementation des télécommunications est essentiel. Mais Poilievre pourrait limiter son rôle aux télécommunications et faire en sorte que le CRTC ne soit plus le gardien de la télévision et de la radio, du câble et d’Internet.
Que retenir de CBC?
Il est peu probable que Poilievre tienne sa promesse trumpienne de fermer la SRC, mais très peu de Canadiens s’opposeraient à ce qu’il la réduise au strict minimum. Elle pourrait, par exemple, préserver le réseau d’information en continu CBC News Network – même si sa part de marché n’est que de 2 % –, Radio One, CBC Music, RCI, le service d’information en sept langues, CBC North et - North.
Pour éviter de perdre le riche répertoire de dramatiques, d’émissions pour enfants et de documentaires de CBC, nous pourrions conserver CBC Gem. Comme Illico et Crave, CBC Gem présentait occasionnellement des émissions et des séries canadiennes originales.
-Même si le réseau français restait intact, le trésor public réaliserait alors une économie annuelle de plusieurs centaines de millions et, surtout, Pierre Poilièvre pourrait, comme il le rêve, transformer l’éléphant blanc du 250 Front Street West à Toronto en logements sociaux !
Mille raisons de « définancer » CBC/-
Les raisons ne manquent pas pour réduire de moitié ou plus le financement de -. Si un tiers des anglophones considèrent CBC comme importante, ceux qui la regardent se font de plus en plus rares. La part de marché de la télévision anglophone atteint à peine 4,4 %. La plupart des jeunes anglophones, surtout ceux de l’Ouest, ne connaissent même pas l’existence de -. Il y a 10 ans, la chaîne anglaise pouvait se targuer de totaliser 35 millions d’heures d’écoute par an. Il n’en reste plus que 16 millions, soit moins de six minutes par jour et par tête de canalisation !
Poilievre n’a donc rien à craindre s’il ampute CBC. Il faudrait être naïf pour imaginer que les Anglo-saxons se battront bec et ongles pour conserver une télévision qu’ils ne regardent plus.
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