Du maintien d’un patrimoine artisanal et industriel qui a fait la fortune du territoire du Finistérien Nord au développement d’une filière économique viable à l’échelle régionale, l’association Lin et Chanvre de Bretagne a franchi un tournant de sa jeune histoire, avec notamment l’origine remonte à 2007. «Depuis 2023, nous avons voulu montrer que nous travaillons aussi sur l’économie», explique la Landernéenne André Le Gall-Sanquer, à l’initiative d’un réseau activement soutenu par la Région Bretagne, qui veut s’ancrer dans la réalité industrielle avec la perspective de l’ouverture d’ici 2025-2026 d’une filature de lin à Pleyber-Christ et de deux projets de teillage à Commana et Lampaul-Guimiliau. Pour accompagner cette croissance visant à réimplanter dans la région le lin, fibre qui a fait la richesse de la région pendant trois siècles, à l’âge d’or des commandes de la Royal Navy, l’association s’est structurée au cours de l’année écoulée. .
« Les opportunités sont énormes »
« La Ville de Landerneau nous a mis à disposition un local au centre Théo-Le Borgne, nous permettant d’accueillir des réunions », se souvient le président, alors que l’association partageait auparavant un open space à l’Atelier culturel. Surtout, l’année 2024 a été marquée par « le recrutement d’un responsable du développement, avec une description de poste différente ». Auparavant bénévole pour l’association, Gonzague Dehaeze apporte au réseau son expertise en matière d’études de marché et d’organisation opérationnelle. Sa première mission est de recenser et cartographier tous les acteurs des filières du chanvre de construction et du lin textile en Bretagne, afin de mettre en relation ceux qui cultivent les fibres et ceux qui sont susceptibles de les utiliser. « Aujourd’hui, les opportunités sont énormes », assurent les promoteurs d’un secteur qui a décidé d’accélérer sérieusement la cadence ces dernières années. Un nouveau logo, plus aéré et plus simple à utiliser, a également été dévoilé.
De 10 à 1 000 hectares de lin
« Nous avons semé cinq hectares en bio et cinq hectares en conventionnel en 2021, nous serons à 1 000 hectares cette année », rappelle Guillaume Letur, qui a regroupé 120 producteurs autour, avec la perspective d’ouvrir une usine de teillage. (opération visant à séparer la fibre de l’écorce, NDLR) à Commana, alors que le lin récolté part encore aujourd’hui en Normandie. « Aujourd’hui, on ne peut plus avancer en surface sans teiller sur place. Et il nous reste encore beaucoup à raffiner pour produire une fibre qui séduit la filière », avance prudemment l’entrepreneur du centre-breton, à l’origine de la relance de la culture du lin. A ses côtés, Xavier Denis et Tim Muller, qui portent le projet de filature Linfini à Pleyber-Christ, attendent également cette structuration d’une filière sur laquelle ils placent leurs espoirs industriels. Les premières serviettes brodées à Morlaix, le chef Nicolas Caro, seront présentées au Sirha Lyon, qui se déroule du 23 au 27 janvier 2025 dans la Ville Lumière. Les prémices d’une reconquête industrielle pour la Bretagne ? Le chemin est encore long, mais pas tellement si l’on considère que l’entreprise de lin finistérien, qui fit la richesse de Landerneau, Landivisiau et Morlaix, ferma ses portes en 1891.
Pratique
Site internet https://www.linchanvrebretagne.org
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