Nouvelle attaque mortelle au couteau en Allemagne, la troisième en six mois. Un demandeur d’asile afghan a tué deux personnes dont un enfant, relançant le débat sur l’immigration à un mois des élections. L’AfD en profite pour prôner la « remigration ».
L’Allemagne est sous le choc après une nouvelle attaque sanglante au couteau mercredi dans un parc de la ville bavaroise d’Aschaffenburg. Cet acte, perpétré par un demandeur d’asile afghan de 28 ans, a coûté la vie à deux personnes, dont un garçon de 2 ans. Deux autres personnes ont été blessées et hospitalisées.
Il s’agit déjà de la troisième attaque de ce type en seulement six mois outre-Rhin. En août dernier, une tragédie similaire avait fait trois morts, dont un policier, à Solingen. Le suspect était un Syrien soupçonné de liens avec l’État islamique. Quelques mois plus tôt, au printemps, un ressortissant afghan avait mortellement poignardé un jeune agent des forces de l’ordre à Mannheim lors d’un rassemblement anti-islam.
La montée de l’extrême droite
Ces attaques répétées ne manquent pas d’alimenter le débat sur l’immigration et la sécurité, à un mois des élections législatives anticipées en Allemagne. Le parti d’extrême droite AfD surfe sur ces drames et appelle ouvertement à la « remigration », un concept controversé visant à renvoyer les immigrés dans leur pays d’origine.
Seules la remigration et la défense des frontières peuvent résoudre cette situation.
AfD, parti d’extrême droite allemand
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Même si les enquêteurs semblent pour l’instant exclure toute motivation terroriste, l’AfD utilise ces tragédies pour pointer du doigt l’échec de la politique migratoire et sécuritaire du gouvernement. Alors que le parti arrive en deuxième position dans les sondages avec près de 20% des intentions de vote, cette nouvelle attaque pourrait encore renforcer sa dynamique.
Une campagne perturbée
Ce contexte sécuritaire tendu pèse sur la campagne électorale. Les questions migratoires et identitaires arrivent en tête des préoccupations, reléguant au second plan les questions économiques pourtant cruciales dans un pays au bord de la récession. Le gouvernement doit à la fois rassurer l’opinion publique inquiète et éviter de faire le jeu de l’extrême droite.
Malgré la pression de l’AfD, une coalition avec ce parti reste impensable pour les principaux partis. Mais une éventuelle avancée pourrait compliquer la formation d’une majorité stable et aggraver l’instabilité politique de la plus grande économie d’Europe.
Un dossier de sécurité en question
Au-delà des enjeux électoraux immédiats, ces attaques remettent en cause l’efficacité des autorités face à la menace. L’auteur présumé de l’attentat d’Aschaffenbourg souffrait de problèmes psychologiques. En décembre, l’attaque au camion bélier sur un marché de Noël a également révélé des failles, le suspect saoudien présentant un profil psychiatrique.
Le gouvernement assure qu’il tirera les leçons de ces drames et renforcera les moyens sécuritaires. Mais dans un pays qui a accueilli plus d’un million de réfugiés en 2015, la tâche s’annonce difficile pour concilier fermeté et humanité, sécurité et intégration. L’Allemagne se trouve plus que jamais tiraillée entre compassion et tension, entre idéaux et angoisses.
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