« Il faut essayer de comprendre comment [l’abbé Pierre] a pu échapper à la vigilance de tant de personnes», a estimé ce mercredi Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la conférence des évêques de France. L’Église catholique a demandé à la justice d’ouvrir une enquête.
Alors que de nouvelles accusations extrêmement graves ont été révélées contre l’abbé Pierre, Eric de Moulins-Beaufortarchevêque de Reims et président de la conférence des évêques de France, est revenu ce mercredi sur la volonté de l’Église catholique de intenter une action en justice. Invité d’«ici Champagne-Ardenne», l’archevêque souhaite étudier la possibilité d’ouvrir une enquête sur les agissements de l’abbé Pierre, longtemps figure emblématique de la défense des plus démunis mais qui fait l’objet de nombreuses accusations de viols et d’agressions sexuelles. .
“Je ne recherche pas spécifiquement des coupables», mais « il faut essayer de comprendre comment [l’abbé Pierre] a pu échapper à la vigilance de tant de personnes », souligne le président de la Conférence des évêques de France. Selon lui, «Il y a des choses qui méritent qu’une enquête sérieuse soit menée. Nous, Eglise de France, dès le mois de septembre, nous avons ouvert les archives et les archives montrent que de 1957 à 1970, nous avons essayé de suivre l’abbé Pierre et de limiter son action.», poursuit-il. Après les années 1970, «nous ne savons plus rien. Il faut donc essayer de comprendre pourquoi tout s’est arrêté subitement et comment il a pu échapper à la vigilance de tant de personnes qu’il a rencontrées.« .
« Il faut aller au fond de ce que représentent les propos des victimes »
« Ce qui est nouveau, c’est que depuis plusieurs mois, les gens parlent, il faut donner suite à ce que représentent leurs paroles.», estime-t-il. Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort reconnaît qu’il y a «des actes vraiment terribles, très répétés, très nombreux, parfois apparemment organisés. Il faut essayer de comprendre ce qui s’est passé et comment cet aveuglement a été possible.“Emmaüs a réuni une commission historique”ce qui est très bien, mais sa commission n’a pas de pouvoir d’enquête particulier», regrette le président de la Conférence des évêques de France.
Il assure qu’il «ne cherchez pas spécifiquement des coupables, ce n’est pas qu’au sein du mouvement Emmaüs, il y a eu des biographies“, mais il veut comprendre”comment il a pu s’organiser quels documentaires »diffusé la semaine dernière“, comme l’a mentionné l’Envoyé spécial sur France 2, comme cet appartement”dans lequel il recevait du monde. Nous avons entendu le témoignage d’une femme qui était invitée, mais en urgence, à venir chaque matin à sa rencontre.», relate Eric de Moulins-Beaufort. « Si nous voulons sortir de ces violences sexuelles que nous constatons désormais dans l’Église mais dans de nombreux secteurs et en l’occurrence, dans un secteur social, il faut prendre les moyens de les comprendre.», pense-t-il.
La mention « Abbé Pierre fondateur » disparaîtra du logo d’Emmaüs France. Le mouvement s’est mobilisé mardi en assemblée générale extraordinaire, six mois après les premières révélations d’accusations d’agressions sexuelles et de viol visant l’ancien prêtre. 33 témoignages ont jusqu’à présent été vérifiés.
-Canada
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