En décembre 2024, les agriculteurs avaient déversé leur colère avec leurs pneus et autres déchets sur le bord des routes. Le coût du déménagement est considérable.
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Depuis le 3 décembre 2024, pneus à moitié brûlés, bâches et fumier ternissent le paysage entre Yves et Les Boucholeurs. Ce tas de déchets n’a plus bougé le long de la route départementale 137 depuis qu’il a été déversé par des agriculteurs mécontents de l’accord avec le Mercosur.
Ce jour-là, des dizaines de tracteurs ont convergé à Yves, sur le site de la réserve naturelle, à l’appel de la FDSEA et des jeunes agriculteurs. « Une partie des déchets a été évacuée le soir même par les services du département. La partie qui se trouvait sur la réserve naturelle a également été supprimée. La partie intermédiaire entre les 4 voies et la réserve reste” explique Gilles Gay, vice-président du conseil départemental de Charente-Maritime en charge de l’agriculture et de la forêt.
Le conseil départemental était en discussion avec le Syndicat des Jeunes Agriculteurs pour procéder à cette suppression. Mais les manifestants ne veulent pas effacer les traces de leur mécontentement.
Voir le rapport de O. Riou, M. Millet et M. Gimenez
durée de la vidéo : 00h01mn45s
LES DÉCHETS LORS DE MANIFESTATIONS D’AGRICULTEURS EN BORDURE D’UNE RÉSERVE NATURELLE TOUJOURS PAS COLLECTÉS
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©France Télévisions
Enfin, le département s’est résolu à débarrasser la nature de ces déchets polluants dès jeudi 23 janvier : “C’est un coût estimé à 200 000 €.”
Même si le ministère assure soutenir les agriculteurs, grâce à des aides à l’installation ou des circuits courts, il souhaite que les agriculteurs “trouver d’autres moyens de manifester”. Comme l’explique Gilles Gay, « Cela ne sert à rien, dans une période où les crédits sont difficiles à trouver, de dépenser 200 000 €. Nous préférons mettre l’argent ailleurs, dans des mesures de soutien aux agriculteurs par exemple plutôt que dans des opérations d’évacuation et de tri des déchets.»
« Ce sont de gros volumes, un mélange de pneus, de plastique, de fumier, qu’il faut trier. Il a aussi fallu s’organiser, car les déchets doivent être stockés quelque part pour être triés. » complète le vice-président du conseil départemental. L’évacuation durera cinq jours et nécessitera la fermeture de la voie lente jeudi 23 janvier.
Le tri et le traitement des déchets sont également une opération coûteuse, car parmi les objets carbonisés se trouvent, entre autres, des essieux, des feuilles de plastique, des bidons d’huile, des pneus et du fumier.
Comment estimer le coût total des manifestations de décembre 2024 ? Chaque dépôt devant une préfecture, une mairie ou un tribunal nécessite l’intervention des services de nettoyage des communes concernées, pour des frais qui peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros selon les dégâts.
Le site Reporterre estimait en février 2024 le coût des manifestations de l’hiver 2023/2024 à plus de 8,3 millions d’euros en France.
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