Lancé dans une grande opération de reconquête commerciale, le groupe Stellantis sonne la charge et ajuste sa stratégie tarifaire. L’offensive s’annonce intense. Elle répond à la baisse des ventes observée des deux côtés de l’Atlantique.
En France, plusieurs distributeurs et agents de marques avaient alerté sur la baisse des ventes compte tenu des prix pratiqués, les clients ne pouvant plus renouveler leur véhicule malgré le financement en LOA. Certains apporteurs d’affaires ont vu leurs volumes de ventes chuter d’un tiers l’an dernier !
Stopper la dynamique de hausse des prix
Rappelons que le prix moyen des modèles du constructeur franco-italo-américain avait atteint près de 40 000 euros en Europe, un montant supérieur à la moyenne des autres concurrents grand public, selon les données de Jato Dynamics relayées par Reuters. Aux États-Unis, les Jeeps se sont vendues 35 000 dollars en 2019 et ont dépassé les 60 000 dollars l’année dernière.
A l’échelle du marché, en six ans le prix moyen d’un véhicule neuf a bondi de 10 000 euros, passant de 26 000 euros en 2018 à près de 36 000 euros en 2024. Résultat, le marché des véhicules neufs en France continue de sombrer dans la crise, avec 1,7 million d’inscriptions l’an dernier.
Une conséquence de la réglementation CAFE
Déterminé à relancer ses ventes, contraint également par les nouvelles directives réglementaires imposées par les indicateurs CAFE, le groupe Stellantis a repensé sa politique commerciale.
Jean-Philippe Imparato, le nouveau directeur Europe, l’a annoncé lors de sa nomination mi-octobre. De nouveaux moyens commerciaux seront alloués aux véhicules électriques pour se conformer à la réglementation CAFE. Il faut pour cela que 25 % des modèles électriques soient vendus en 2025. À l’heure où les aides gouvernementales s’estompent pour l’achat d’un BEV, les constructeurs prennent le relais.
Peugeot baisse les prix de l’électrique
-Peugeot s’était déjà repositionné pour bien démarrer l’année. Le constructeur a procédé à d’importantes baisses de prix sur les e-208 et e-2008 en finition Style. La réduction atteint 6 100 euros sur le e-208 Style 136 ch électrique avec une batterie de 50 kWh, atteignant un prix de 28 000 euros avant application du bonus écologique, soit 169,1 euros TTC par mois. Un prix qui permet à la petite citadine électrique de se repositionner face à la R5 électrique.
Cette baisse de prix concerne également le 2008 électrique. Il atteint 3 250 euros sur le Style 2008 136 ch électrique, soit un prix final de 32 780 euros soit 179 euros TTC par mois. Un autre exemple concerne la réduction de 2 250 euros appliquée au Style 2008 156 ch électrique, soit un prix de 34 740 euros soit 209,1 euros TTC par mois.
Le changement de direction se retrouve aussi du côté d’Opel. La Corsa électrique baisse ses prix depuis l’automne, avec des baisses comprises entre 3 100 euros et 4 050 euros selon les versions. L’entrée de gamme renommée Edition se négocie désormais à 32 000 euros. Et jusqu’à la fin du mois, la LOA est affichée à 149 euros sur les modèles en stock.
Citroën et Jeep multiplient les baisses de prix
Citroën a donné le ton au dernier Mondial de Paris, avec les ë-C4 et C4 X restylées, dont les versions électriques ont parfois perdu plus de 7 000 euros ! En finition Plus, le modèle (équipé d’une batterie de 54 kWh) est désormais proposé à 35 800 euros, contre 43 050 euros. Une tendance que l’on retrouve sur la finition haut de gamme Max de 156 ch, facturée 38 000 euros, soit une baisse de 7 100 euros.
Au cœur de la nouvelle politique commerciale de Stellantis, Jeep n’est pas en reste. La gamme électrique Avenger affiche ainsi des remises comprises entre 1500 euros et 2000 euros, avec en prime l’ajout d’équipements supplémentaires selon les finitions. Cerise sur le gâteau, le constructeur ajoute 4 000 euros d’aide inconditionnelle (contre 2 500 euros en fin d’année), soit un modèle d’entrée de gamme à 32 500 euros dans sa version 100 % électrique. A noter que le repositionnement tarifaire peut être complété par le bonus écologique compris entre 2000 euros et 4000 euros.
Si le retour à la raison de Stellantis est tactique, il reste aussi dicté par la pression concurrentielle, à commencer par celle de Renault et MG.
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