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Troisième jour de trêve à Gaza, Trump doute qu’elle tienne

Le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza est toujours en vigueur mardi, trois jours après son entrée en vigueur, même si le président américain Donald Trump a exprimé des doutes sur sa solidité.

« Ce n’est pas notre guerre, c’est la leur. Mais je ne suis pas confiant», a répondu M. Trump à un journaliste qui lui demandait s’il pensait que les armes se tairaient longtemps entre les deux belligérants dans le territoire palestinien dévasté.

Donald Trump a exercé une pression intense sur les deux camps pour parvenir à un accord avant son investiture.

A peine arrivé lundi à la Maison Blanche, le républicain a révoqué un décret de son prédécesseur Joe Biden qui avait permis de sanctionner les colons israéliens accusés de violences contre les Palestiniens en Cisjordanie.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l’avait auparavant félicité, promettant « les jours les plus heureux » dans les relations entre les deux pays dans les années à venir.

« Je pense que travailler à nouveau ensemble portera l’alliance États-Unis-Israël vers des sommets encore plus élevés », a-t-il ajouté.

“Jamais plus”

M. Netanyahu a également déclaré lundi qu’il voulait s’assurer que la bande de Gaza « ne constitue plus jamais une menace pour Israël », après avoir déclaré précédemment qu’il se réservait le droit de reprendre la guerre contre le Hamas.

©AFP

Des proches des otages et des partisans du Hamas manifestent leur gratitude au président américain Donald Trump, le 20 janvier 2025 à Tel Aviv

Un premier échange de trois otages israéliens, prisonniers du Hamas à Gaza depuis 471 jours, contre 90 détenus palestiniens a marqué dimanche et lundi le début d’un long processus destiné à mettre fin à 15 mois de guerre.

Dès que les armes se sont tues, l’aide humanitaire a commencé à affluer dans la bande de Gaza, tandis que des milliers d’habitants se précipitaient pour regagner leurs foyers.

Au total, 915 camions d’aide humanitaire sont entrés lundi sur le territoire palestinien, soit plus que le nombre fixé par l’accord de cessez-le-feu, a annoncé l’ONU.

La trêve initiale de 42 jours entre Israël et le Hamas est censée permettre un afflux d’aide humanitaire sur le territoire palestinien et prévoit l’entrée de 600 camions par jour.

Les prochaines libérations auront lieu samedi, selon un responsable du Hamas. Selon l’armée israélienne, « trois ou quatre femmes kidnappées » seront libérées chaque semaine.

« Que des ruines »

Lors de la première phase, 33 otages détenus à Gaza doivent être libérés en échange d’environ 1 900 Palestiniens détenus par Israël, et l’armée israélienne doit se retirer d’une partie du territoire.

©AFP

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Palestiniens dans les ruines de Jabalia, au nord de la bande de Gaza, le 20 janvier 2025

Mais la suite du calendrier reste incertaine. Les termes de la deuxième phase, qui devrait voir la fin définitive de la guerre et la libération de tous les otages, doivent être négociés au cours des six prochaines semaines.

Pendant ce temps, des milliers de Palestiniens déplacés ont pris les routes depuis dimanche, au milieu d’un paysage apocalyptique de ruines poussiéreuses et de bâtiments éventrés.

« Nous sommes enfin à la maison. Il n’y a plus de maison, seulement des ruines. Mais c’est notre maison », témoigne Rana Mohsen, une femme de 43 ans revenue à Jabalia, au nord du territoire.

Même scène à Rafah, tout au sud. « Nous ne pouvions même pas trouver l’emplacement exact de nos maisons », a déclaré Maria Gad El Haq, également déplacée par la guerre comme la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants de Gaza.

©AFP

Une détenue palestinienne libérée par Israël retrouve sa famille à Beitunia, en Cisjordanie, le 20 janvier 2025

Malgré les incertitudes, l’accord conclu le 15 janvier entre le Qatar, les États-Unis et l’Égypte nourrit l’espoir d’une paix durable dans le territoire palestinien, où la guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sanglante du Hamas dans le sud d’Israël.

Si les deux premières étapes se déroulent comme prévu, la troisième et dernière se concentrera sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts.

Le mouvement palestinien a affirmé que la trêve dépendait du « respect des engagements » d’Israël. Lundi, il a déployé ses forces de sécurité dans la bande de Gaza, en tenue militaire ou en uniforme noir, selon des journalistes de l’AFP.

En Israël, après l’émotion suscitée par les premières libérations d’otages, le journal Yedioth Ahronoth craint une issue moins heureuse.

« Certains arriveront sur des civières et des fauteuils roulants. D’autres arriveront dans des cercueils… », écrit la chroniqueuse Sima Kadmon.

L’attaque du 7 octobre 2023 a fait 1.210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes kidnappées, 91 restent otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée israélienne.

Au moins 46.913 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées dans l’offensive de représailles israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugées fiables par l’ONU.

 
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