Cinq ans après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, de nouvelles données ont été transmises au Syndicat des Victimes Lubrizol. Ce sont les résultats d’analyses des eaux souterraines, dont la pollution a été révélée en 2023, sous la zone sinistrée et sous l’usine. Analyses réalisées à la demande de l’association en novembre. Des données rassurantes qu’il faut nuancer…
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La pollution de l’eau sous l’usine Lubrizol a diminué. C’est le résultat des dernières analyses transmises à l’Union des Victimes de Lubrizol. “Bonne nouvelle, force est de constater que nous sommes presque revenus à la normale par rapport à avant l’incendie», souligne l’Union des Victimes de Lubrizol.
Prenons l’exemple des HAP, des hydrocarbures potentiellement nocifs pour l’environnement et la santé. Lors des dernières analyses en 2023, un pic de pollution de ces eaux a été constaté avec 3,8 microgrammes par litre.
Aujourd’hui, la qualité est revenue quasiment au niveau d’avant l’incendie de 2019 avec 2,26 microgrammes par litre. Les opérations d’assainissement des sols menées par la préfecture et la DREAL semblent porter leurs fruits.
Des données rassurantes, mais qui doivent être nuancées. Les dernières analyses révèlent la présence de PFAS : des « polluants éternels », impossibles à détruire, présents dans la plupart de nos objets du quotidien comme les poêles antiadhésives, les vêtements imperméables ou encore dans certains emballages alimentaires et de produits de beauté.
“Nous risquons de les avoir encore quelques temps dans la nappe phréatique de Lubrizol.»Lance Christophe Holleville.
Dans le cas de Lubrizol, il s’agirait de la mousse extinctrice utilisée par les pompiers pour éteindre l’incendie.
“Comme une grande partie a été déversée sur le lieu du sinistre, il est normal qu’avec les infiltrations on en retrouve dans la nappe phréatique. Mais les pompiers n’y sont pour rien, ils ont fait un travail remarquable !
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« Dans le cadre de la surveillance nationale, la préfecture a demandé la surveillance de 20 PFAS. Lors des analyses précédentes, Lubrizol n’avait été obligé d’en surveiller que deux… Ici, le spectre est plus large et on découvre que certains PFAS qui n’étaient pas surveillés sont bien présents dans la nappe phréatique de Lubrizol »explique Christophe Holleville, secrétaire de l’Union des Victimes de Lubrizol.
Ces PFAS persistent dans l’environnement et pourraient être nocifs pour la santé. “Diabète, malformations… et certains sont potentiellement cancérigènes », ajoute le secrétaire du syndicat des victimes de Lubrizol.
« Des études sont en cours, mais malheureusement il n’existe actuellement aucune norme. On peut attribuer ces PFAS aux fabricants, mais il n’y a pas de sanctions.
On verra dans 30 ans si c’était quelque chose de nocif pour la santé de nos enfants, ou pas !
Christophe Holleville, secrétaire de l’Union des Victimes de Lubrizol
Par ailleurs, l’association attend les résultats des analyses du quai de Seine, ce fameux bassin qui avait été pollué par les eaux d’extinction avant d’être assaini juste après l’incendie.
“Les dernières analyses datent seulement d’octobre 2019, il faut savoir si ce quai a été correctement nettoyé”, explique Christophe Holleville.
Dans un autre registre, l’Union des Victimes de Lubrizol demandera également au CHU de Rouen et au centre Henri-Becquerel des chiffres sur l’évolution du nombre de certains cancers depuis l’incendie.
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